Les dispositifs médicaux implantables actifs (DMIA) font aujourd’hui partie de la vie courante, en effet plus d’un million de pacemakers sont implantés chaque année dans le monde. Comme tous les appareils électroniques, ceux-ci sont susceptibles d’être perturbés par les champs électromagnétiques environnants. De telles interférences peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé du porteur. Un grand nombre de publications traitent de la compatibilité électromagnétique (CEM) des DMIA avec des équipements de la vie courante. Cependant, peu d’études concernent les sources de champ industrielles. De plus, les limites d’exposition professionnelle étant supérieures à celles pour la population générale, l’exposition est potentiellement plus intense au poste de travail. Compte tenu de ces éléments, une nouvelle méthode d’essai pour évaluer la CEM des DMIA en milieu industriel a été mise au point. Elle repose sur l’utilisation d’un banc d’essai spécifique capable de générer un champ magnétique entre 50 Hz et 3 kHz dans toutes les directions de l’espace et jusqu’aux limites hautes concernant l’exposition professionnelle. Pour ce faire, trois systèmes de Helmholtz ont été combinés selon trois directions de l’espace orthogonales. Cette spécificité permet de considérer la grande variabilité du positionnement de l’opérateur vis-à-vis d’une source industrielle. L’étude présentée dans cet article s’est portée sur l’impact de l’orientation du champ magnétique sur le fonctionnement des pacemakers munis de sondes bipolaires, comme c’est le cas de la quasi-totalité des dispositifs implantés de nos jours. Il apparaît que la direction du champ magnétique a un impact sur le fonctionnement des pacemakers et constitue ainsi un paramètre pertinent pour l’évaluation de la CEM. Ces observations nous ont conduit à formuler l’hypothèse selon laquelle la sonde en mode bipolaire serait plus sensible aux champs électriques qu’aux champs magnétiques. Cette hypothèse demande à être confirmée par d’autres études.