Risque résiduel de décès chez les personnes vivant avec le VIH et guéries de l’hépatite C par antiviraux à action directe - Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique
Thèse Année : 2023

Residual mortality of people living with HIV cured of HCV by direct-acting antivirals

Risque résiduel de décès chez les personnes vivant avec le VIH et guéries de l’hépatite C par antiviraux à action directe

Résumé

Since 2014, direct-acting antivirals (DAAs) have cured nearly 95% of people treated for hepatitis C virus (HCV) after an average of 12 weeks' treatment, whereas few effective therapeutic options existed before. However, several studies of HCV monoinfected individuals have shown that this cure is not always accompanied by a return to a life expectancy equal to that of the HCV-naïve, due to comorbidities and socio-behavioral risk factors. Few studies have examined the mortality of people living with HIV (PLHIV) cured of HCV by DAAs. Since being marketed, the availability of DAA treatments has varied from country to country, restricting access to the most vulnerable populations. It is critical to understand the influence on mortality of structural and socio-behavioral risk factors and of difficulties in access to care for developing targeted interventions in PLHIV cured of HCV by DAAs. Firstly, we were interested in determining mortality in PLWH cured of HCV by DAA and comparing it with people with HIV monoinfection in France, using data from the ANRS CO4 FHDH hospital cohort. We included 4,382 PLHIV cured of HCV by DAA between 2013 and 2020 and 37,305 PLHIV monoinfected with HIV. We observed a higher risk of all-cause death in HIV/HCV coinfected patients cured by DAA compared to HIV monoinfected patients, despite cure, HIV suppression and after control on CD4 nadir and other variables. We also found that this risk was higher after 12 months of follow-up. Secondly, we sought to compare changes in mortality among PLHIV with HCV coinfection before and after the introduction of DAAs, in different key populations, adjusting for individual clinical characteristics in the context of care systems with universal coverage. We used data from the InCHEHC consortium, from five countries (Canada, France, Netherlands, Spain, Switzerland) and 105,806 PLHIV followed up since 1997. Analyses showed that despite the availability of DAAs in all five countries, all-cause mortality has not decreased among injecting drug users, unlike among men who have sex with men. Moreover, female injecting drug users also had a higher mortality risk than other women. Taking into account social exclusion and drug use patterns on the mortality of PLWHA living with HIV/HCV is necessary to enable stakeholders to target the needs of key populations in order to achieve the HCV and HIV elimination targets set by the World Health Organization.
Depuis 2014, les antiviraux à action directe (AAD) permettent la guérison de près de 95% des personnes infectées par le virus de l’hépatite C (VHC) après un traitement de 12 semaines en moyenne, alors que peu d’options thérapeutiques efficaces existaient auparavant. Cependant, plusieurs travaux chez des personnes monoinfectées par le VHC ont montré que cette guérison ne s’accompagne pas toujours d’un retour à une espérance de vie égale à celle de la population n’ayant jamais été infectée par le VHC, du fait de la présence de comorbidités et de facteurs de risque socio-comportementaux. Peu de recherches se sont intéressées à la mortalité des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) guéries du VHC par AAD. Depuis leur mise sur le marché, la disponibilité des traitements AAD a été variable selon les pays, restreignant de fait l’accès aux populations les plus vulnérables. Il est donc essentiel de comprendre l’influence de facteurs de risque structurels et socio-comportementaux dans l’accès aux soins sur la mortalité des PVVIH guéries du VHC par AAD afin de mettre en place des interventions ciblées pour cette population. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à détermination de la mortalité chez les PVVIH guéries du VHC par AAD et à la comparaison avec des personnes ayant une monoinfection par VIH en France, grâce aux données de la cohorte hospitalière ANRS CO4 FHDH. Nous avons inclus 4 382 PVVIH guéries du VHC par AAD entre 2013 et 2020 et 37 305 PVVIH monoinfectées par le VIH. Nous avons observé un risque de décès toutes causes plus élevé chez les patients coinfectés par le VIH et le VHC guéris par AAD par rapport aux patients monoinfectés par le VIH, et ce malgré la guérison, la suppression du VIH et après contrôle sur le nadir CD4 et sur d’autres variables. Nous avons aussi constaté que ce risque est plus élevé après 12 mois de suivi. Dans un deuxième temps, nous avons cherché à comparer les changements de mortalité chez les PVVIH ayant une coinfection par VHC avant et après l'introduction des traitements AAD, chez différentes populations clés, en ajustant sur les caractéristiques individuelles biocliniques dans un contexte de systèmes de soins avec couverture universelle. Pour cela, les données du consortium InCHEHC ont été utilisées, regroupant cinq pays (Canada, France, Pays-Bas, Espagne, Suisse) et 105 806 PVVIH suivies depuis 1997. Les analyses ont montré que malgré la disponibilité des traitements AAD dans les cinq pays, la mortalité toutes causes confondues n'a pas diminué chez les usagers de drogues injectables, contrairement aux hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. De plus, les femmes usagères de drogues injectables ont également gardé un risque de mortalité plus élevé que les autres femmes. Cet article est en cours de révision dans International Journal of Drug Policy. La prise en compte des facteurs de précarité et des modes de consommation de drogues sur la mortalité des PVVIH vivant avec le VIH/VHC est nécessaire pour permettre aux acteurs de cibler les besoins des populations clés afin d'atteindre les objectifs d'élimination du VHC et du VIH fixés par l'Organisation Mondiale de la Santé.
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Dates et versions

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  • HAL Id : tel-04832449 , version 1

Citer

Maria Bernarda Requena. Risque résiduel de décès chez les personnes vivant avec le VIH et guéries de l’hépatite C par antiviraux à action directe. Médecine humaine et pathologie. Sorbonne Université, 2023. Français. ⟨NNT : 2023SORUS624⟩. ⟨tel-04832449⟩
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