Résumé : Au milieu des années 1980, un séminaire de musicologie s’est tenu à l’École des hautes études en sciences sociales. De musicologie, mais aussi plutôt de sciences sociales de la musique, et encore portant sur une culture vivante géographiquement située, autrement dit de ce que l’on appellerait aujourd’hui de l’ethnomusicologie : le séminaire sur « Les chants alternés en Asie du Sud Est » de Tran Van Khê, alors directeur de recherches au CNRS et membre de l’équipe CNRS-Langues’O Centre de Documentation et de Recherche sur l’Asie du Sud-Est et du Monde Insulindien (CeDRASEMI).
Une des traces de cette histoire figure dans une des nombreuses bibliographies du maître disséminées sur la Toile1, une autre dans un document de l’Association française pour la recherche sur l’Asie du Sud-Est (AFRASE) daté de février 1985. D’autres traces ont marqué ma formation à l’ethnomusicologie et mon parcours, de musicien à musicologue, de la scène à l’estrade2. Il a paru utile, on espère nécessaire, de retracer un moment peu présent dans les annales, et même dans les mémoires, où se constitua une alliance entre étude de la musique et sciences sociales, hors des musées, des conservatoires et même des programmes universitaires.