, And as to the gods, we need not pilgrimage towards them ; they walk, majestic, through the universe, vol.III

, ». 10 Culture-Ghost in For Maurice : Five Unlikely Stories, vol.170, p.p. XXXVII, 1927.

, 165 : « a spectre city » ; ibid, vol.I, p.169

, The type of all such places is, however, vol.II

, 48 : « the modern rectangular town, vol.I

, 197 : « The North, spoilt by our nineteenth century, vol.II

, En prônant ce mode d'approche du lieu, Vernon Lee met à profit la culture du pittoresque, qui s'est constituée en Angleterre à la fin du XVIII e siècle. La variation des points de vue préside à la recomposition esthétique de l'espace en une succession de paysages. Graduellement le corps en mouvement s'approprie le lieu. Ce processus ne pourrait pleinement aboutir sans le concours des « yeux de l'esprit », qui se chargent d'intégrer l'imaginaire du lieu. La lecture de légendes qui lui sont associées permet de s'en former une image pré-existante, indispensable à sa véritable découverte. L'anticipation ou même la suggestion par le nom optimise les conditions de réception du lieu réel. On peut alors parler d'une rencontre qui comble une attente, concrétise un rêve. Par un mouvement inverse, le génie d'un lieu peut se manifester in absentia. Par exemple, en trouvant dans l'escalier d'une maison de campagne la photographie d'une cathédrale française, Vernon Lee dit avoir senti soudain Rouen ou Reims l'envahir, avoir vécu la totalité de leur présence « concentrée dans une seule essence d'émotion » 44 . Dans le mécanisme de la remémoration qui est ici décrit, l'effet de retour du souvenir donne à l'image mentale du lieu toute la force d'une présence virtuelle. On notera que, dans ce cas, la disparition préalable est une condition du surgissement du genius loci, à retardement et à distance. En somme, la quête du génie du lieu, pour Vernon Lee, est toujours liée à un mouvement de régression : retrouver in situ une image rêvée ou reconstituer dans le vide un souvenir perdu. La joie éprouvée est à la mesure de la nostalgie. L'expérience douloureuse du manque, de l'absence ? « jamais je ne verrai ces collines et ces rues avec les yeux du corps » ? accroît le bonheur de posséder ce qui est accessible dans l, The Motor-car and the Genius of Places ». du chemin » 42 . La relation avec le paysage n'est pas seulement oculaire, elle ne doit pas se réduire à une vision à distance mais s'éprouver dans les muscles, passer par les nerfs 43 . L'excursion à pied, à dos de poney ou à bicyclette suppose un exercice corporel qui permet d'entrer en communication avec « l'âme, vol.I, p.98

, 7 : affinant l'analyse, elle précise : « je ne parlerai pas en termes de manque, mais plutôt de renoncement, du fait de ne pas avoir » (« I will not say of lacking, but of forgoing, vol.III

A. Lire and V. Lee, On finit même par se demander si le bon génie romain n'habiterait pas, plutôt que le lieu, l'adepte qui lui rend un culte. N'est-ce pas ce qu'elle sous-entend en parlant de « divinités de poche » (pocket divinities), sans y mettre d'intention péjorative 47 ? Ce déplacement de l'objet au sujet garantit la permanence du genius loci, comme si celui-ci dépendait d'une disposition intérieure, de la culture d'une sensibilité plutôt que de données objectives. C'est pourquoi Vernon Lee se donne pour tâche d'initier les néophytes à sa découverte en transmettant non seulement des images, par la description, mais surtout une méthode d'approche qui lui est très personnelle ? une méthode que le lecteur actuel jugera peut-être démodée (elle-même la qualifiait de « old-fashioned votary of the Genius of Places » 48 ) ou révolue comme le prétendait le critique Peter Gunn, dans les années 1960 49 . Les enchantements de Vernon Lee ont une saveur désuète, qui date en effet, car ils sont liés à un rythme de vie, à un milieu culturel qui nous sont devenus étrangers. En revanche, la réflexion menée sur la mémoire, qui rappelle la recherche proustienne

, 21 : « my foolish passion for the past, vol.I

P. Gunn and V. L. Paget, Mario Praz n'en pensait pas moins en 1935 in Le Pacte avec le serpent, tome II, traduit de l'italien par Constance Thompson Pasquali, p.148, 1964.