, La première période corse commencerait avec les Variations sur un thème corse de 1925 et se terminerait par Colomba en 1934 -elle est ensuite prolongée dans la musique de film par les trois films que nous avons analysés plus haut

C. Solis and O. , , p.15

, DVD consultable à la cinémathèque de Corse sous le titre Le ballet des santons

. Avec-tino-rossi-dans-le-rôle-de and . Schubert, Scotto connut Rossi au printemps 1934 et scella leur succès commun en écrivant O Corse, île d'Amour. Scotto commença à écrire de la musique de film avec Justin de Marseille -en collaboration avec Jacques Ibert, film de Maurice Tourneur, 1937.

, A 00:11:04, alors que Maître Cornille revient à son moulin avec son âne à ses côtés, c'est un autre thème antérieur de Tomasi qui est convié : la Danse-sérénade du Divertimento Corsica de 1952, composée -voir supra -pour accompagner une séquence du documentaire L'Île de lumière où l'on voyait précisément? un paysan sur son âne, Cette généalogie -thème de film qui devient thème d'un nouveau film avant finalement d'être intégré dans une partition symphonique elle-même inspirée du second film 39 -montre combien certains thèmes pouvaient hanter le compositeur. Toujours dans la version filmée du Secret de Maître Cornille, on trouve également le thème du baiser entre Vicky et Xénia dans L'Île d'amour

, ) est le final -IX : Variations sur les « Cordelles » -des Folies mazarguaises, ballet qui fut créé le 5 décembre 1953 à Marseille. Le morceau est réutilisé à la fin des Nuits de Provence -V : Nuit de la Saint-Jean -, évocations symphoniques en cinq mouvements. L'utilisation du bel arrangement de l'air provençal Lei Courdellou à la fin du Secret, lorsque tous les paysans apportent leur blé, accompagne admirablement cette fin populaire et festive. En 1958, Tomasi se souviendra encore de ce thème en en citant le motif principal dans une autre oeuvre inspirée par la Provence, L'origine de la grande partition symphonique située après le prologue écrit des Lettres et que l'on retrouve dans Le Secret de Maître Cornille, p.40, 1960.

. Ex, Henri Tomasi, Les Folies mazarguaises, vol.20

. Autre and L. Dans, Secret de Maître Cornille 41 et L'Élixir du Révérend Père Gaucher 42 ; véritable topique provençal, on le retrouve dans nombre de partitions de concert (Pastorales provençales, la Suite calendale, les Folies mazarguaises, les Nuits de Provence)

, Si la musique qui accompagne Les Trois Messes basses est assez discrète -choeurs d'enfants et orgue -la musique de L'Élixir du Révérend père Gaucher est, à l'instar du film, tout à fait truculente. Tomasi met en place un rythme imitant très

, Nous avons également mentionné plus haut que ce thème était utilisé dans le recueil pianistique, 1948.

, Il y a également des parentés entre les Nuits et les Lettres ; ainsi le motif des cloches (à partir le mes. 3) du premier mouvement des Nuits (Les Baux -Messe de Monuit de Noël) est exactement repris dans le premier mouvement des Lettres -Les Trois Messes basses -aux cors et encore aux cloches (à partir de la mes

. Ex, 21 : Henri Tomasi, Trois lettres de mon moulin, p.12

, Comme l'a écrit Jean-Pierre Mattei, le parcours de ce grand musicien est constellé d'une série de films atypiques, de films à la gloire du colonialisme, de films réalisés dans une période troublée, de films qui ne sont pas entrés dans l'histoire du cinéma français, bien que les musiques qu'il compose témoignent d'une grande qualité et exigence. Il est important de réhabiliter un auteur dont les sonorités et les recherches musicales, p.43

, Loin d'être une activité alimentaire ou l'expression d'une simple curiosité, les partitions pour l'image de Tomasi sont en lien étroit avec son évolution artistique et ses oeuvres destinées « au concert ». C'est la partition des Légions d'honneur qui fut à l'origine de la suite des Caravanes, tout comme le documentaire de L'Île de lumière fut le catalyseur des Impressions cyrnéennes : le thème du Récif de corail donna naissance aux Tahitiennes de Gauguin et le travail sur les Lettres de mon moulin de Pagnol lui inspira la partition symphonique du même nom 44 -nous avons encore cité bien d'autres exemples tout au long de cet article, Les caractéristiques de l'écriture musicale de Tomasi pour le cinéma se prêtaient en effet idéalement à ce médium : recherche d'une couleur locale -rythmiques africaines ou échelles modales -, sens du rythme à travers l'emploi d'ostinati, dons mélodiques très sûrs ne dédaignant pas de flirter avec les rengaines populaires (thème de Ted, par exemple), diversité stylistique, orchestration riche et variée, etc

J. Mattei, L. Corse, L. Corses, A. Le-cinéma, and E. Piazzola, , p.30, 2008.

, Remarquons que cette attitude de réutilisation des mêmes thèmes ne caractérise pas en propre l'attitude de Tomasi par rapport à la musique de film ; les mêmes thèmes sont brassés tout au long de son oeuvre de concert, tels des « leitmotive personnels », sortes de meta-leitmotive à l

M. Solis and O. , , p.19

. Si and . Les-lettres-de-mon-moulin, Tomasi n'écrit plus de nouvelles partitions pour le cinéma, c'est qu'un changement stylistique majeur a eu lieu dans son langage musical à la fin des années cinquante 46 , qui le rend désormais incompatible avec l'écriture pour l'écran, plus conventionnelle. Toutefois, le compositeur continuera à puiser son inspiration dans des paysages familiers

, Tomasi déclare en 1957 : « En ce moment, je liquide un passé musical où j'ai déjà tout épuisé, p.85