, Pou vieux rhon-m dan dix ans ? A moinss an coeur-du-chauffe Pou bon rhon-m jödi-min-m ?, p.107

, « Si tout ça, tout ça té ta toutt moune Con l'ai, con dleau, con ciel et con soleil, I sé ké ni moinss malhéré assou la Tè, Moinss misérabb dan pays-a !, p.129

O. Indien, On y constate la co-existence des deux prononciations, avec semble-t-il une prépondérance de la forme sans -s final (la forme avec -s n'est pas du tout attestée dans Chaudenson 1974 pour la Réunion). -« ? réu. mw (s) "moins

?. Mau, mw "moins" 1855, mw s "id

, ? sey. mw "id., utilisé seulement dans les expressions qui indiquent l'heure

?. Mau and . Ki,

. ?-sey.-id,

?. Omw, au moins

?. Id,

?. Mau and . Plizumw, plus ou moins, vol.322, 2007.

, Quant au facteur de la « prononciation affective », il est difficile d'évaluer objectivement sa valeur, mais on ne voit pas très bien en quoi le mot moins devrait être prononcé avec une affectivité particulière (sauf dans l'interjection pas moinss !, qui n'est évidemment pas le seul emploi de notre mot où le -s final est prononcé dans le

, Le critère du conflit homonymique ne peut guère être évoqué pour le français

, le fait de prononcer mwens permet de distinguer cet adverbe du pronom personnel de 1 re pers. de sing., mwen (dont l'étymon français est moi, prononcé [mwe] à l'époque coloniale, doublé d'une nasalisation progressive, banale en créole)

, Li ké mangé mwen (« Il/elle va me manger

, On ne peut toutefois pas le rejeter a priori, un grand nombre de formes à consonne finale restituée étant justement des monosyllabes -c'est le cas de moins. Enfin, le critère de la polarisation lexicale est celui qui est appuyé par le plus grand nombre d'exemples où moins côtoie justement plus dans la chaîne parlée. C'est encore le plus plausible des facteurs potentiels. Cela dit, ces critères n'ont peut-être joué qu'un rôle d'adjuvants, les facteurs combinés de l'effet Buben (renforcé dans le sud par la transmission scolaire de la langue à des locuteurs jadis allophones), Le facteur de l'étoffement phonique d'une forme monosyllabique s'applique bel et bien à moins, mais nous avons dit qu'il échappait mal à l'accusation d'explication ad hoc

, Dans ce portrait d'ensemble, les formes à -s final prononcé des parlers picards et wallons montrent que l'influence du français peut s'exercer de façon systémique, la langue standard transmettant aux patois non pas des mots mais bien des tendances, en l'occurrence une prédilection pour l'étoffement grâce à un -s final du corps phonique des mots courts

, Enfin, la prise en compte des français expatriés et des créoles français a permis d'apporter de nouveaux éléments à la reconstitution de l'histoire de cette variable

, Des études complémentaires consacrées à l'histoire et à l'aréologie d'autres mots dont le -s final est prononcé ou pas selon l'époque et les régions (gens, eusses, ceusses, deusses, Francis, cassis, ananas, etc.) permettraient sans aucun doute de jeter plus de lumière sur le cas de moins. Et, en définitive

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