, Cette imagination a, en l'an 1637, tiré d'affaire dame Madeleine d'Auvermont, épouse de Jérôme Auguste de Montléon, chevalier, seigneur d'Aiguemère, ainsi que son fils Emanuel. Ceux-ci avaient été cités par Adrien de Montléon, seigneur de Forge, et Charles de Montléon, seigneur de Bourglesmont

, Sur lui, voir, Graphies variables : Jonctys, Jongtys, Jonktys, p.574

M. J. Van-lieburg, «. De-dichter-medicus, and D. Jonctys, son combat contre la superstition, ses relations avec, zijn strijd tegen het bijgeloof en zijn relatie tot Johan van Beverwijck, vol.2, pp.137-167, 1979.

, Titre complet : Tooneel des Jalouzijen, waar op vertoont werden veel treurige Gevallen, wonderlijke Geschiedenissen, en Schrikkelijke en Wreede Uitwerken der Jaloersheid.Zeer geleerdelijk beschreven door Daniel Jongtijs, in zijn leven der Medicijnen Doctor. [Théâtre de la Jalousie, où sont présentés nombre de cas affligeants, d'événements étonnants, et de conséquences horribles et cruelles de la jalousie. Écrit avec érudition par Daniel Jongtijs

J. Rotterdam and . Naeranus, Annoncé comme étant en chantier dès 1646, dans la brochure Der Mannen opper-waerdigheid beweert [Défense de la précellence de l'homme] que Jongtijs a publiée en réponse à van Beverwijk, l'ouvrage publié ne contient aucune indication sur un éventuel responsable du travail d'édition. Selon l'imprimeur, il est conforme à ce qu, vol.2, p.1666

». La-«-susdite-qualité-naturelle, est la possibilité de reproduction sans mâle, illustrée par toutes les histoires classiques : juments du Tage, sperme dans l'eau du hammam, tribades turques, etc. Cette « qualité » est évidemment à prendre cum grano salis. Il est possible que ce soit emprunté à Corneille Agrippa : « quod omnia superat mirabilia, mirabilissimum ipsum est, quod sola sine viro mulier humanam potuit producere naturam, vol.4, p.63

, dans un chapitre sur le viol, où ils sont donc franchement hors-sujet) les dix-huit vers néerlandais sur Biblis 114 , avec la même erreur de référence que chez Delord : livre VII au lieu de IX, et sans attribuer cette adaptation à Cats ; alors que dans le reste de son ouvrage, il cite ce dernier à plus de cent soixante reprises, le désignant comme Ed. Heer J. Kats, « le noble sieur J. Kats » 115 . Et à la même page que Biblis, en marge et en latin, Jongtijs cite la fin du passage d'Horace sur sa pollution nocturne : Immundo somnia visu Nocturnam vestem maculant ventremque supinam, p.666

N. Enfin and . Relevons, Jacob Cats le cite neuf fois dans son Houwelijk, van Beverwijck six fois dans le Schat der Gesontheyt, deux fois dans le Schat der Ongesontheyt, où il en reproduit notamment deux pleines pages en français, tirées du livre I, chapitre XVI, que Joubert résume : « Que ceux qui savent quelque peu de la médecine font plus de mal auprès des malades que ceux qui ne savent rien du tout. » Et van Beverwijck le cite notamment, en l'opposant à Spiegel, à propos des variations de durée de la grossesse 118, sans référence : « De nos jours, p.704

, Joubert constate que l'espèce humaine n'a pas une durée fixe pour la gestation, non plus qu'une saison des amours déterminée : La seule femme est toujours de bon appointement, & comme dit le vulgaire de Languedoc, donne et capones touiours de saison 119

, port de la graisse [= grossesse], le divers terme est de la diversité des complexions, tant de l'enfant conçu que de la mère. Car il y a des enfants de grand

. L'infortunée-byblis-se-trouve-aussi-chez-tiraqueau, Byblis mourut misérablement d'amour pour son frère Caunus, comme le rapporte le poète grec Parthenius au chant II de ses Érotiques ; Ovide l'a raconté avec tout son art au livre IX des Métamorphoses, et le rappelle comme en passant au livre I de l'Art d'aimer : "Faut-il citer Byblis, qui brûla pour son frère d'un amour interdit, p.163

, on compte 164 citations attribuées à Jacob Cats et tirées de ses différentes oeuvres. Elles peuvent aller d'un vers ou deux à 32, 38, 68 et jusqu'à 120 vers, occupant quatre pages. Le total représente plus d'un millier de vers. En outre, certaines traductions de poètes latins, non attribuées

«. Bourdeaus, ». , and S. Millanges-;-et-en-avignon, Une seconde partie paraît à Paris en 1579, chez L'Angelier. La dernière édition semble être celle de Lyon, Rigaud, 1608. Nous citons d'après l'édition de Rouen, Dès la première année de parution, 1578, on en compte trois éditions (dix en six mois, d'après Astruc

J. Baumann and . Van-beverwijck?, , p.37

, Proverbe cité sous cette forme par van Beverwijck, Schat der Ongesontheyt, p.579

E. P. Joubert, , p.108

M. Abbé-de-s***, , p.177, 1756.

«. , Et de première venue fut moult dolent, disant que l'enfant n'était pas à lui : car il y avait bien environ douze mois qu'il ne l'avait vue, et s'en alla à une vieille matrone qui demeurait près de lui, et lui demanda conseil s'il était possible qu'une femme pût porter un enfant douze mois. Or dit la subtile matrone : Mon voisin, mon ami, oui : sachez que si le jour que votre femme conçut, elle vit un âne, elle porte autant qu'une ânesse, et c'est chose toute claire, qu'on a plusieurs fois vue advenir : et pourtant [= pour cette raison] votre femme a été douze mois portant enfant ; ne vous ébahissez point, car il vient de cela. Lors fut le pauvre sotoüart [= sot, imbécile] tout réconforté, et remercia la matrone, pourtant qu'elle l'avait mis hors d'une grande suspicion. Si s'en alla à l'hôtel remercier Dieu, et faire grand' chère à sa femme, et reçut l'enfant comme sien, Les Joyeuses Aventures et Nouvelles Récréations. Joubert, qui publie en 1578, a sans doute disposé de l'édition de 1575, Paris, N. Bonfons, 1575, qui se présente déjà comme « revu(e) et augmenté(e) de nouveau ». Nous n'avons pu accéder qu'à une édition de 1582 : «, p.98

. Joubert, Erreurs populaires, éd. cit, p.112

, On peut également signaler des pages (t. II, p. 482 et 486) où il est fait référence au chapitre d'Antoine du Verdier sur les cocus/coucous, On relève deux passages résumant Montaigne, et encore, ceux-ci ont dû être pris dans l

, On peut supposer qu'après quatre ans à Leyde, il avait au moins une teinture de néerlandais ; mais nous devons constater que sa lecture de Delord est plutôt déformante, au point qu'on finit par se demander s'il a lu le texte d'assez près, ou s'il l'a bien compris, -ou, peut-être, s'il ne le résume pas de mémoire. Ainsi, que « les dames » aient été circonvenues par madame d'Aiguemère, qui aurait été plus âgée (alors que deux sont déjà veuves, et que toutes ont quelques enfants d'avance), nous ne l'avons vu nulle part chez Delord ; et ce dernier ne conclut pas contre la légitimité de l'enfant, bien au contraire, pas plus qu'il ne conteste l'authenticité de l'histoire -si, bien entendu, on ne soupçonne pas la lourde ironie dans les considérations initiales : « je ne peux faire moins que de ne pas mettre en doute son authenticité. » En revanche, Bartholin omet l'influence des épouses des juges, Bartholin mentionne l'histoire de Tensa, qu'il a dû puiser à la même source : « Il est étonnant que les songes de pucelles ne produisent pas plus d'Emanuels

. Paralytici-novi-testamenti-medico, Hafniae (Copenhague), Melchior Martzan, 1653, p.30

, Historiarum anatomicarum et medicarum rariorum centuriae V et VI. Hafniae (Copenhague,) typis Henrici Gödiani, sumptibus Petri Hauboldi, 1661. Hist. lxi, Ex imaginatione natus, pp.296-304

D. Luce-hominum and . Brutorum,

, Hafniae (Copenhague), typis Matthiae Godicchenii, impensis Petri Hauboldi, 1669, p.396

N. F. Eloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne

H. Mons, une édition 131 ; et seul le premier de leurs trois volumes a connu une traduction allemande. Nous relevons cependant une intéressante lecture de ces Histoires dans un échange entre les médecins Lorenz Strauss et Anton Deusing. En 1661, ce dernier avait publié, à propos d'un foetus extra-utérin pétrifié découvert à Pont-à-Mousson, une Consideratio physico-anatomica où il mentionnait l'arrêt de Grenoble. L'année suivante, Strauss lui répond : « J'ai soigneusement enquêté dans toute la France sur la réalité de l'affaire, et j'ai appris que c'était une fable ; l'excellentissime Bartholin est de mon avis, et je ne vais pas rechigner à recopier ses propres paroles : "Delord, consulté" (dit Bartholin) » 132 , etc. La suite reproduit textuellement Bartholin tel que nous l'avons cité plus haut. À quoi Deusingius oppose une autre lecture de ce même texte de Delord dans la version Bartholin : En ce qui concerne la sentence du parlement de Grenoble, Bartholin était une autorité. Ses ouvrages n'ont cependant pas tous connu la même notoriété : alors que l'Anatomie, sous différentes formes, a longtemps été un usuel 130 , en revanche, les Histoires anatomiques n'ont eu qu, p.270, 1778.

M. D. Hist.-61 and . Lord, donc, cette sentence a réellement été rendue) a, par un écrit public, rendu suspecte la véracité de cette histoire (assurément, l'histoire selon laquelle une femme aurait conçu par l'imagination, et non l'histoire autour du procès subséquent et de la sentence rendue par le Parlement dans cette cause.) Pour justifier qu'il n'accorde aucun crédit au prétexte fourni par cette femme ou à cette histoire selon laquelle une grossesse aurait été produite par la force de l'imagination, il ajoute cette raison : une femme, de l'avis unanime des médecins, ne peut concevoir sans semence masculine, si bien que la différence des sexes établie par la nature serait superflue si la femme seule suffisait à la génération. Quant à l'autorité des médecins allégués (que je crois inventés, dit Bartholin, pour en imposer au parlement, attendu qu'une pareille opinion ne viendrait à l'esprit d'aucun médecin avisé), des sages-femmes, des matrones, et du parlement, il répond que, premièrement, on a cité et consulté de jeunes médecins, et non des anciens (donc, De Lord ne croyait pas que la déposition des médecins soit inventée). Ensuite, la science et la pratique des sages-femmes s'étend à l'accouchement, mais non à la conception (ce que Bartholin lui-même ne conteste pas). Tertio, les mères sont de jeunes amies qui ont facilement pu être circonvenues par madame d'Auvermont, plus âgée (et cela non plus, Bartholin ne le met pas en doute). Quarto, le Parlement a rendu cette sentence en plein carnaval, afin que la famille d'Aiguemère ne soit pas déshonorée et la vertu de Madeleine mise en doute

P. Apparemment and . Deusingius, si Delord dit que les médecins étaient jeunes, c'est qu'il les connaissait ; donc, ils existent ; donc

. «-on-cessera-de-s'étonner and . Qu, Anatomie de Bartholin, quand on se rappellera qu'elle a été le seul livre classique qu'on ait suivi sur la structure du corps humain, jusqu'à la publication des écrits de Verheyen. » (Eloy, ibid, p.271

, « On y trouve encore des faits anatomiques rares & particuliers, mais en même temps bien des choses inutiles... » (Eloy, ibid, p.272

L. Straussius, Resolutio casus Mussipontani foetus. Darmstadt, Christophe Abel, 1662, 2 e édition, p.186

A. Deusingius, Foetus Mussipontani extra uterum in abdomine geniti, secundinae detectae, Groningue, Draper, 1662, pp.108-111

. Comme-peut-Être-celle-de-bartholin, On constate que suivant l'ouvrage de Bartholin servant de source, les positions varient : ceux qui se fondent sur l'Anatomia reformata ou sur les Epistolae considèrent le prétendu arrêt de Grenoble comme un faux ; et du coup, nous ne pouvons recenser les auteurs qui, l'ayant ainsi appris, n'ont plus jugé bon de l'évoquer. À l'inverse, ceux qui se réfèrent aux Historiae ont vraisemblablement négligé les doutes de Bartholin, et ont à leur tour contribué à entretenir la légende. Par exemple, en 1686, le médecin hollandais Lamsweerde, dans son traité Historia naturalis molarum uteri, reproduit presque littéralement la page où Bartholin résume Delord, et fait siennes toutes les pseudo-explications de ce dernier, avant de conclure : « Je crois que les femmes publiques clandestines et les filles lubriques y ajouteraient leur suffrage afin de couvrir du voile astucieux de l'imagination leur débauche et leurs désirs illicites 134 . » De même, chez le polygraphe C. F. Paullini : Comme les Français aiment toujours être plus et mieux que les autres, ils produisent donc toujours quelque chose de nouveau, quoique ce soit souvent des grimaces franchement absurdes, dont je peux donner un exemple. Auguste de Montléon, etc

P. Constatons-que, qui attribue à Bartholin des réflexions du pseudo-Delord, présente comme une communication personnelle ce qu'il a lu dans les Histoires anatomiques, dont il donne d'ailleurs la référence

G. Chez-le-médecin-italien and . Lana, Au t. I de sa Médecine légale, Mahon en fait mention au passage, tournant en dérision l'affaire que certains, vu son absurdité, sont allés jusqu'à nier, mais qui a réellement eu lieu, et a été discutée et condamnée par le célébrissime Bartholin (Cent. 6 Hist. 61), par De Lord, professeur de médecine à Montpellier, et d'autres. Risum teneatis, amici ? dirons-nous avec Horace, L'influence de Bartholin va continuer à traverser les siècles ; à titre d'échantillon, nous la retrouvons en 1830, p.136

, De nos jours encore, un bon connaisseur du dossier, Massimo Angelini, à qui il faut rendre justice pour avoir progressivement admis l'inauthenticité de l'arrêt Sauvage

J. Baptist-lamsweerde, . .. Historia-naturalis-molarum-uteri, . Lugd, and . Batav, Leyde), apud Petrum vander Aa, 1686, pp.229-230

C. Franz-paullini-;-zeit-kürtzende-erbauliche-lust and .. Oder-allerhand-ausserlesene, Geistund Weltliche Merckwürdigkeiten, t. I, Francfort, Knochens-Bauern, 1693, p. 216 : histoire LXXXV, « Der aus bloser Einbildung gebohrne Französische Immanuel, pp.1643-1712

M. G. Il-medico-girolamo, . Lana, and V. De, Errori vulgare nella Fisica, p.136

D. , T. Bartholin, D. De-toulouse, and . Qu, il eut pris connaissance de la mirabilis sententia, interpella un des plus célèbres médecins de l'époque, Jean Delord, professeur à Montpellier, pour connaître son avis. Celui-ci, dans un pamphlet paru la même année, avait contesté la fiabilité des témoins appelés à soutenir la thèse de Madeleine, affirmant que les médecins consultés appelés de Montpellier avaient été choisis parmi les médecins les plus jeunes et les moins experts ; les opinions des sagesfemmes ne prouvaient rien, leur compétence se limitant à l'accouchement et ne s'étendant pas à la conception ; tout aussi discutables étaient les déclarations des jeunes mères de famille, assurément abusées par la défenderesse, plus experte et plus influente. Bartholin, après avoir rappelé qu'un cas de conception in somnio avait également concerné une jeune fille de Vérone, ajoute avec une pointe d'ironie que seul le Sauveur a été conçu sine semine virili et que personne ne peut répéter un tel prodige, p.137

. On-ne-saurait-donc-surestimer-l'importance-de-bartholin and . Et-À-travers-lui-du-faux-delord, Bartholin a souvent affiché son scepticisme, et même indiqué noir sur blanc, d'après Pierre Sanche, que l'histoire était une imposture ; mais en même temps, il lui accorde une telle place que des lecteurs superficiels risquaient de ne pas enregistrer les démentis. C'est ce que Guy Patin lui a reproché : Vos Centuriae contiennent quantité d'excellentes choses

, La réponse de Bartholin reproduit pratiquement ce qu'il a imprimé dans ses Historiae : J'ai moi-même toujours douté de l'authenticité de l'arrêt de Grenoble ; je l'ai pourtant ajouté à mes Historiae véridiques, afin que les lecteurs soient séduits par leur agréable diversité

, Aussi bien, le silence, la discrétion, avait été l'attitude des magistrats français : les parlements de Rouen, Paris et Grenoble ont décrété la suppression totale de la brochure ; un médecin de Rouen, qui voulait faire imprimer une réfutation scientifique de la conception par l'imagination, a été invité par le parlement du lieu à s'en abstenir 140 . Nous n'avons rencontré que deux ouvrages écrits en français 141 et publiés en France avant 1700 (nous ne comptons pas les correspondances privées) à parler de ce faux arrêt, et c'est pour le dénoncer ; alors que dans le même laps de temps, près de quarante auteurs italiens, néerlandais, et surtout allemands, en font mention, la plupart le tenant pour véritable. Et depuis, comme nous l'avons indiqué en introduction, l'imposture n'a jamais vraiment cessé de surnager, ou plutôt de nager entre deux eaux

M. Angelini, M. Angelini, and M. Trinci, Le voglie : l'immaginazione materna tra magia e scienza, p.64, 2000.

G. Patin, du 25 mai 1662 : « Centuriae tuae multa habent optima ; sed utinam omisisses Senatusconsultum Gratianopolitanum, quod legitur Centuria 6, pag. 298. hist. 61. Totum enim hoc negotium quale fuit à te descriptum, typis mandatum, nihil aliud unquam fuit quam merum figmentum, et mera fabula, » (Th. Bartholini Epistolarum medicinalium centuria III. Hafniae, Haubold, 1667, lettre LXXXIII, vol.197, p.356

. Ibid, , p.357

D. Gosselin, Glanes historiques normandes à travers les XV e , XVI e , XVII e , et XVIII e siècles : documents inédits. » Revue de Normandie, vol.10, pp.725-726

L. Grande, M. Pierre-guénois, .. .. Charondas, N. Frérot, J. Lyon et al., , vol.1692, pp.198-199, 1660.