L’èthos : un articulateur - Sorbonne Université
Article Dans Une Revue COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature Année : 2013

Ethos: a connector

L’èthos : un articulateur

Résumé

From the 1980’s onwards, èthos became established in the field of literary studies and in the meantime it functions – so to speak – as one of the field’s key-concepts. However, as it appears from the unregulated manner in which ‘èthos’ interferes with concepts such as ‘posture’, ‘style’ and ‘authorial scenography’, its meaning still remains to be defined. In this article, I first point out that this instability existed from the very beginning, in Aristotle’s work, and that the ‘èthos’ concept authorizes various interpretations, depending on the specific conceptualization and on the corpus. Thus, I personally conceptualized ‘èthos’ based on the idea of ‘incorporation’, which turned out to be extremely productive when studying specific text types, such as advertising, political or legal texts. In a second part of my article, I touch upon some difficulties raising to the surface when the concept is applied to literary texts, where ‘èthos’ is often defined rather vaguely and where the analyzed corpus’ distinctive features are never fully taken into consideration. I illustrate this idea by means of three examples, taken from three different genres and three different centuries: Molière’s Les précieuses ridicules, the incipit in Voltaire’s Candide and a sonnet by José-Maria de Hérédia. This will lead to the observation that no analysis of ‘èthos’ can be carried out without taking into account the historical background, the genre and the aesthetic positioning of the text.
À partir des années 1980 l’èthos s’est implanté dans le paysage des études littéraires, dont il fait désormais partie de la boîte à outils. Sa signification est cependant loin d’être stabilisée, comme le montre le fait qu’il interfère de manière mal contrôlée avec des termes tels que « posture », « style » ou « scénographie auctoriale ». Dans cet article je commence par souligner que cette instabilité se trouve présente dès l’origine, dans l’œuvre d’Aristote, et que l’ethos autorise des modélisations très diverses, en fonction de la manière dont on le conçoit et du type de corpus que l’on aborde. C’est ainsi que j’ai personnellement développé une conception de l’ethos centrée sur le concept d’ « incorporation », qui s’est avérée particulièrement productive pour l’étude de certains type de textes, en particulier publicitaires, politiques ou religieux. Dans un second temps je m’attache à pointer quelques difficultés soulevées par l’application de l’èthos à l’étude de textes littéraires où l’on se contente souvent d’une définition très vague et où l’on ne prend pas toute la mesure de la spécificité du corpus que l’on analyse. J’illustre mon propos en m’appuyant sur trois exemples, empruntés à des genres et à des siècles différents : Les Précieuses ridicules de Molière, l’incipit de Candide de Voltaire et un sonnet de José-Maria de Hérédia. Il en ressort qu’il est impossible d’étudier l’èthos sans prendre en compte à la fois la configuration historique dont participe le texte, son genre et son positionnement esthétique.
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hal-03979581 , version 1 (08-02-2023)

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Dominique Maingueneau. L’èthos : un articulateur. COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature , 2013, 13, ⟨10.4000/contextes.5772⟩. ⟨hal-03979581⟩
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