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-> DUMASRepository for students' Research Papers (Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance) Last Research Paper submitted
En 1750 et 1751, une campagne hydrographique est réalisée dans le golfe de Gascogne à la demande du Dépôt des cartes et plans de la Marine. Cette campagne a pour but de vérifier et de corriger des cartes marines déjà publiées de la même région. Pendant la mission, plus de 350 sondes à plomb suiffé sont relevées dans le golfe afin de mesurer la profondeur de l’eau et pour lever des échantillons du fond marin à différents points. En étudiant les diverses archives provenant de cette campagne, la chaîne de production des savoirs hydrographiques en jeu au XVIIIe siècle est exposée et déconstruite. Elle englobe chaque étape dans le processus de construction de cartes marines, de l’émergence d’un besoin aux travaux sur le terrain et à leur utilisation finale. Les archives contiennent également les données hydrographiques brutes récoltées pendant la mission. Une méthodologie pour le traitement et l’analyse de ces données hydrographiques historiques est proposée et détaillée. La chaîne de traitement passe par la transcription des données des sources archivistiques à leur standardisation et classification selon des données de référence. Les données historiques ainsi traitées sont ensuite comparées et analysées par rapport à des données actuelles équivalentes. La méthodologie développée implique l’utilisation d’outils en humanités numériques, surtout pour la visualisation via la mise en carte des données historiques traitées.
La question traitée est celle de l’utilisation des techniques du cinéma dans la représentation de certaines catégories du discours scientifique, plus particulièrement celles qui émergent avec la naissance, puis le développement de l’océanographie au 19ème siècle. Cette problématique sera abordée sous l’angle d’une histoire des techniques d’une part, et son déploiement en relation avec la construction du récit scientifique, d’autre part. Cette histoire des techniques, contrairement à ce que pourrait être une historiographie générale des objectifs et des pratiques du cinéma scientifique, prendra appui sur un élément particulier, exemplaire de la relation entre culture populaire et culture savante, puisqu’il s’agit des représentations des mondes sous-marins au cinéma. Son déploiement se fera à partir des premières recherches et expérimentations en photographie sous-marine (Louis Boutan) et des études sur le mouvement des êtres vivants dans l’eau (Étienne-Jules Marey) pour aboutir à l’invention d’un genre cinématographique à part entière, mêlant aventures marines et représentation de la vie dans les océans, dont Jacques-Yves Cousteau et Hans Hass seront les principaux représentants au tournant des années 1950.
Après avoir été effrayé à l’idée de voyager par plaisir en raison de la connotation guerrière de cette dernière mais également d’une peur des reliefs naturels, une nouvelle perception renverse à la fin du XVIe siècle cette pensée. La conception utilitaire du voyage prend l'ascendant au cours du siècle suivant, avec la possibilité d'apprendre et de se forger une culture personnelle jugée essentielle aux nobles de cette époque. Cette conception évolue à nouveau grâce à l'influence des Lumières et de nombreuses découvertes scientifiques ou philosophiques du XVIIIe siècle. La pratique voyageuse est maintenant comprise comme un moyen de connaître la terre, de partager les savoirs pour une plus grande égalité. Dans ce contexte, les scientifiques sont devenues des acteurs centraux, notamment en se rendant directement sur les lieux à expertiser. Ainsi, en plus d'une large publication d'imprimés de relation de voyage fait par des nobles en mission diplomatique ou dans la réalisation de leurs Grands Tours, se développent en parallèle des mémoires scientifiques tirés de leurs voyages. Dans la même période, un nouvel acteur dans le chaînon de l'imprimerie vient bouleverser l'ordre établi au siècle précédent, les périodiques. C'est avec ce nouveau support que les savants-voyageurs ont diffusé non seulement des extraits de leurs mémoires mais également des lettres, des synthèses et des questionnements portants sur les avancées scientifiques. Dans ce microcosme où vivent savants et acteurs de l'impression, de nombreux d’échanges et interactions s’étiolent, tels que des demandes d'instructions spécifiques ou d'aide particulière pour récupérer divers échantillons provenant d'une région lointaine. Cet ensemble se représente également à travers le carnet, un outil essentiel à la sauvegarde des pensées du voyageur qui le suit en toutes circonstances au cours de ses trajets. C'est avec cette source que ce mémoire se propose de retracer la méthodologie d'un savant-voyageur au tournant du XVIIIe siècle en la personne du chevalier Déodat de Dolomieu. Au travers de ses carnets se dévoile les traces de sa pensée savante et des évolutions de cette dernière au cours de ses pérégrinations, permettant la reconstruction d'une méthodologie propre à ce dernier. De même, elle permet la sauvegarde des humeurs de son propriétaire au cours de ses trajets mettant en lumière sa perception de la pratique voyageuse. Enfin, ce même objet se révèle être l'outil le plus essentiel à la propre compréhension de sa conception aux yeux de son propriétaire, ainsi que de pouvoir distinguer si cela est réellement nécessaire les propriétés entre une relation de voyages pour son plaisir et celui d'une relation savante faite pour autrui.
L’objet de ce travail de recherches est de s’interroger sur l’influence de la religion protestante sur le développement des idées entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe du Nord en étudiant notamment les relations entre le mouvement des Lumières et le christianisme. Dans un premier temps, ce travail s’intéressera à l’histoire du protestantisme, et essayera de montrer l’existence d’un lien entre la manière de penser des protestants et le rationalisme. Le catholicisme et la position de l’Église catholique vis-à-vis de l’effervescence intellectuelle et du progrès scientifique aura également une grande place dans cette étude. Bien que le progrès scientifique et culturel devînt de plus en plus gênant pour l’Église, il sera rappelé que certains catholiques jouèrent bel et bien un rôle dans le développement des idées de l’époque. Enfin, l’objectif sera de comprendre dans quelles mesures l’héritage des conflits religieux et les théories du XVIIIe siècle sur la religion et sur la tolérance religieuse menèrent à la déchristianisation puis à la laïcisation des pays européens.
Le mémoire considère un groupe de travail oeuvrant collectivement à la fabrication d'une pirogue : au-delà de l'activité technique et de la chaîne opératoire, il présente l'organisation du groupe (par encastrement du psychologique dans le social et le physique) ainsi qu'une vision d'ensemble des modes de production scientifiques. Le terrain a été réalisé en Guyane française, dans l'ethnie Djuka.
Notre projet de mémoire, ci-dessous développé, est le suivant : comment étudier la notion d'émergence dans le cadre de la métaphysique anglo-saxonne contemporaine ? Pour répondre à cette question, notre réflexion partira du système ontologique particulier, à savoir le "carré ontologique", d'inspiration aristotélicienne et repris par un auteur contemporain, E.J. Lowe. Dans ce système, les catégories ontologique d'"objet", de "phénomène", de "propriété" et de "condition" sont analysées comme étant fondamentales, irréductibles et suffisantes pour décrire tout le contenu de la réalité. Nous nous sommes limités cette année à la présentation de ce système, espérant par la suite pouvoir le développer dans le sens d'un physicalisme non réductif. Notre thèse finale sera alors la suivante : il est possible que de nouvelles conditions émergent.
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-> TELRepository for the archiving of Ph.D theses (Thèses En Ligne) Last Ph.D. submitted
Amplifiées par les innovations scientifiques et techniques de la Deuxième Guerre mondiale, puis par la généralisation de l’automatique, les tentatives de redéfinitions opérationnelles des activités sociales apparaissent comme une caractéristique de la seconde moitié du XXe siècle. Cette thèse en propose une sociologie historique, menée à partir du cas particulier de l’archéologie. Ce domaine scientifique fait alors l’objet d’efforts accrus de disciplinarisation et de professionnalisation. C’est également le cas des mathématiques appliquées puis de l’informatique : cette étude porte précisément sur les rapports établis à l’intersection de ces trois domaines. En France, au cours des années 1950 et 1960, les innovations méthodologiques et conceptuelles y ont été particulièrement importantes. Pourtant, par la suite, leur réception s’est révélée relativement mineure. En archéologie, les innovations relatives aux mathématiques appliquées, à la formalisation du langage et à l’automatique n’ont pas donné lieu au développement d’une spécialité fondée sur le calcul. Cette situation contraste avec celle d’autres disciplines ou d’autres pays, et ceci alors même que les redéfinitions théoriques et méthodologiques de la « New Archaeology » anglophone se diffusaient à l’échelle internationale. La thèse explore les cas de trois entreprises collectives, menées respectivement autour de Georges Laplace, Jean-Claude Gardin, et Jean Lesage, entre France, Espagne et Italie. Ces cas sont complétés par ceux d’un ensemble d’acteurs ayant été à la fois ingénieurs et archéologues. D’un point de vue général, cette étude porte sur les statuts cognitifs et sociaux des contributions méthodologiques dans l’activité scientifique. Trois modèles de relations entre spécialistes d’un domaine scientifique et spécialistes des sciences formelles sont identifiés et décrits. Les transformations entraînées par l’introduction des mathématiques et de l’automatique dans la division du travail et la distribution des formes de reconnaissance sont analysées. La réception de ces propositions méthodologiques est discutée à l’aune de différents facteurs et modèles de l’innovation scientifique. Ce sont, au final, des éclairages nouveaux sur le développement de l’archéologie préventive et sur la genèse des recours aux technologies « numériques » en sciences de l'homme qui sont proposés. L’analyse tire parti de 82 entretiens, 23 fonds d’archives et de plusieurs jeux de données bibliométriques (pré-existants ou constitués pour cette étude). En écho aux travaux pris pour objets, cette thèse se veut également une proposition, par le fait, d’un usage possible de la formalisation et de l’informatique en sciences sociales. Fondées sur l’emploi d’un wiki et les principes de la programmation lettrée et de la reproductibilité des analyses, les architectures documentaires et démonstratives de cette étude font elles-mêmes l’objet d’une analyse.
En France, la réaction sociale à la crise psychique est essentiellement assurée par les urgences de l’hôpital psychiatrique public qui sont confrontées à des difficultés d’ordre économique, conjoncturel, et moral. Cependant, les principales orientations politiques nationales et internationales ont adopté les principes du rétablissement, et préconisent le développement d’alternatives aux urgences psychiatriques conformément aux revendications des (ex)usagers de la psychiatrie. Comment se fait la réception française de cette nouvelle politique de santé mentale ? Ainsi, la thèse analyse l’expérience individuelle et sociale de la crise psychique par l’ethnographie d’un dispositif innovant, le Lieu de Répit Marseille, qui propose un accueil soutenu de la crise psychique par le savoir expérientiel en alternative à l’hospitalisation. L’observation des interactions entre les acteurs (usagers, proches, professionnels de santé, etc.) révèle l’incidence du cadre moral sur l’expérience vécue de la crise psychique. La thèse montre une hiérarchisation sociale subit par les (ex)usagers de la psychiatrie qui imprègne les modalités de soin, et le Stigmate (Goffman, 1975) que représentent les troubles psychiques participe à l’instauration d’une méfiance vis-à-vis de l’institution hospitalière. La valorisation des savoirs expérientiels et du travail pair au lieu de répit permet de partager l’expérience des troubles, et d’instaurer de nouvelles normes relationnelles qui produisent des effets thérapeutiques. La participation des (ex)usagers aux niveaux micro, méso, et macrosocial entraîne l’évolution des interactions sociales, et représente un levier pour améliorer la réponse à la crise psychique. La thèse s’est intégrée à une recherche-action participative qui a accompagné la construction du modèle interventionnel. Dans un premier temps, une analyse des trajectoires hospitalières est réalisée, puis le dispositif innovant est situé dans une perspective historique et spatiale. Le processus de recherche-action participative est analysé, ainsi que le lexique local qui révèle les normes morales des acteurs, et les représentations sociales associées à la psychose. La seconde partie précise les modalités pratiques du dispositif et souligne la complexité organisationnelle induite par la crise psychique. Le travail émotionnel réalisé par les intervenants est souligné et mis en lien avec les spécificités du travail pair, ses apports et les modifications identitaires qu’il induit. Pour finir, les parcours de rétablissement des usagers du lieu de répit sont analysés.
Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de scientificité, dont ils discutent les modalités. Ce processus de construction à la fois scientifique et disciplinaire est profondément marqué par l'héritage des Lumières et l'esprit universaliste, mais, parallèlement, il se trouve également influencé et informé par le contexte politique. Entre 1785 et 1860, les savoirs géographiques sont en effet investis d'une valeur stratégique grandissante : ils jouent un rôle majeur dans les idéologies politiques des États et également dans les actions politiques menées. En interrogeant conjointement les champs du politique et des savoirs géographiques, cette thèse vise ainsi à mettre en évidence en quoi le processus de montée en discipline des savoirs géographiques engagé simultanément en France, en Prusse et en Grande-Bretagne se trouve fondamentalement en tension entre, d'une part, une exigence universaliste portée à l'échelle européenne par le champ scientifique et, d'autre part, la nationalisation progressive des savoirs géographiques.
La géomatique, c'est-à-dire l'utilisation des technologies numériques pour acquérir, traiter, visualiser et communiquer l'information géographique, comprend de très nombreux domaines d'application dans le monde professionnel. L'usage de ces technologies (système de localisation GPS, globes virtuels sur Internet, systèmes d'information géographique...) commence à se diffuser dans la vie quotidienne et dans le domaine éducatif. Nous nous intéressons ici aux questions posées par l'introduction des outils géomatiques dans l'enseignement de la géographie. L'intégration de la géomatique ne va pas sans poser de nombreuses questions qui relèvent du champ de la géographie, de l'épistémologie, de la didactique, mais aussi de l'informatique, de la cartographie, de la psychologie cognitive, de la sociologie des usages. Elle fait rejouer de vieux débats sur la place et le rôle de la carte dans l'enseignement et l'apprentissage de la géographie, mais pose aussi la question des technologies de l'information géographique comme nouvel outil du géographe, comme manière différente de concevoir, d'enseigner et d'apprendre la géographie. Cette recherche vise d'une part à comprendre les usages et les enjeux de la cartographie et des Systèmes d'Information Géographique en classe de géographie, d'autre part à construire et à expérimenter un SIG éducatif qui favorise différents modes de raisonnement géographique. L'approche s'inscrit dans la perspective de la « genèse d'usages » géomatiques dans l'enseignement secondaire. A travers des démarches d'exploration visuelle et de résolution de problème, mêlant des approches inductives et des approches hypothético-déductives, l'enjeu est de dépasser les pratiques ritualisées et naturalisées de la carte scolaire, afin de promouvoir une nouvelle éducation géographique.
Cette thèse interroge les représentations que les géographes français du XXe siècle se font de leurs activités de recherche en explorant les multiples significations que recouvre pour eux le terrain, et notamment la place qu'il occupe dans les dispositifs heuristiques et dans l'imaginaire disciplinaire. Cette recherche entend appliquer à l'histoire de la géographie les approches et les méthodes de la sociologie des sciences. Tout au long de la période, le terrain constitue un ordre du discours dominant qui structure durablement les représentations et les pratiques : face aux lectures inspirées par la théorie des révolutions scientifiques, cette thèse met au contraire en lumière la stabilité des discours. La " crise de la géographie " qui désigne la période de doutes que traverse la discipline durant les années 1960 et 1970 apparaît alors davantage comme une mutation des discours et non comme un changement radical des pratiques. Ce changement de focale sur l'histoire de la discipline oblige donc à repenser les cadres avec lesquels l'écrire : le terrain - envisagé comme un " objet scientifique total " - constitue alors une entrée pertinente pour appréhender la géographie dans son ensemble, c'est-à-dire à la fois ses contenus, ses méthodes, ses finalités et ses acteurs.
This PHD thesis deals with reciprocal contributions of research in the history of ancient mathematics (Cuneiform, Chinese, Sanskrit) and in education research; on the subject of units of measurement. A historical analysis of a selection of paleo-Babylonian tablets from Nippur is proposed, with the help of didactic tools. An epistemological analysis around ancient texts dealing with units of measurement in area of the square and rectangle is conducted, and related to the didactic reference research work. An analysis of fifth grade textbooks as well as a classroom experiment in tenth grade using history are proposed, in the framework of a didactic engineering
Over the past decade, a distinctive trend in brain-related research has been the proliferation of large-scale projects. Examples include the European Commission's Human Brain Project, the US government's BRAIN Initiative, and the Korean government's Korea Brain Initiative. Despite differing specific objectives, these projects commonly involve hundreds of researchers and budgets ranging from millions to billions of euros over approximately a decade. Proponents argue that understanding the human brain, arguably the most complex organ, can significantly advance science, medicine, information technology, and society as a whole. However, the focus on this organ is not a recent phenomenon; it has been a matter of scientific curiosity for centuries. So, why is there a surge in large-scale brain research projects, breaking away from the tradition of individual studies? And what are the implications of this new approach on the organization and conduct of research? To tackle these inquiries, I conduct a two-part qualitative study. First, I utilize the concept of the sociotechnical imaginary to illustrate that the idea of large-scale initiatives in brain research as a means of advancing science and tackling societal challenges has been prevalent over decades, even centuries. I term this phenomenon the 'traveling imaginary of Big Brain Science.' Second, to understand how this imaginary unfolds at the organizational and individual levels, I analyze the Human Brain Project (HBP). I scrutinize the motivations of various participants, their visions, and the resultant changes in the project's orientation and technological development throughout its evolution. In doing so, I apply sociological theories of expectation and professional boundaries. On a theoretical level, this research enriches the growing literature on sociotechnical imaginary and traveling imaginary by adding a significant empirical study. Specifically, it suggests that a meso and micro-sociological study can shed light on aspects often overlooked by those concepts, which primarily focus on the strategies and activities of major actors. On an empirical level, the study provides a comprehensive understanding of the traveling imaginary of Big Brain Science, which has profoundly influenced our perception of humans and society while heightening political, scientific, and public focus on the human brain. More broadly, this thesis raises concerns about politically driven large-scale investments as a mechanism for addressing societal challenges. I acknowledge that the traveling imaginary of Big Brain Science, driven by optimistic visions of the future, scientific progress, and supporting institutions and politics, has contributed to science and society. However, this research also highlights that the spread of this promise-laden imaginary allows political elites and leading scientists to leverage it to further their agendas, often sidestepping inclusive dialogues on the social utilization of scientific knowledge and the scientific soundness of such large-scale projects. Furthermore, the establishment and progress of a large-scale project remain fraught with uncertainty due to the conflicting interests and tensions among various actors. Based on these insights, this research advocates for a critical understanding of large-scale endeavors and the traveling imaginaries of cutting-edge fields that underpin those projects.
La presente Tesis doctoral ha tenido como objetivo reconstruir el panorama teórico-crítico producido en torno al género épico durante el periodo de la Ilustración (c. 1650-1800) entre Francia, Inglaterra y España. Partiendo de la elaboración de un corpus de textos poetológicos, este estudio identifica y analiza las diferentes ideas que acompañan al género a lo largo del proceso en el que su identidad literaria, consolidada por la tradición de la poética clasicista, se abre paso hacia nuevas propuestas que alteran sus rasgos estético-literarios y que permiten su cercanía con otros nuevos géneros en los estadios previos de la Modernidad. Los resultados de la investigación no solo permiten reconstruir la trayectoria y el declive del género épico a lo largo del siglo XVIII en Europa, sino que también discuten los límites de las definiciones de la teoría literaria que solo ha considerado la arcaica y mítica epopeya griega para su análisis sobre el género. En definitiva, este trabajo indaga los fundamentos teóricos de la progresiva desaparición del género épico a la vez que ofrece una nueva lectura sobre su estado en un periodo histórico en el que se considera poco más que inexistente.
Cette recherche doctorale menée en CIFRE trouve son origine dans l’embarras philosophique que suscite le nom même de son objet de recherche : le robot social. En quoi un robot peutil être qualifié de social ? A première vue, une telle notion semble relever de l’oxymore. Le robot n’incarne-t-il pas originairement la figure de l’esclave artificiel, c’est-à-dire de l’être purement instrumental ? A l’inverse, la socialité n’est-elle pas extérieure à toute définition ou délimitation instrumentale en ceci qu’elle ne sert a priori à rien et a posteriori à tout ? Ne doiton pas considérer le social comme l’horizon, c’est-à-dire comme la condition de possibilité de toute utilité et, plus largement de tout intérêt individuel et collectif ? Parler de robot social laisse également entendre que l’artefact possède le social comme une propriété. Mais qu’estce que cela signifie ? De quelle propriété s’agit-il ? Enfin, le social n’est-il pas aussi un concept moral en ceci qu’il renvoie à nos façons d’être ensemble et, plus spécifiquement, d’être avec l’autre dans le face-à-face ? Le robot serait alors social en tant qu’autre face auquel nous nous tenons. Dans cette hypothèse, la socialité de l’artefact apparaît comme ce qui, phénoménologiquement, nous pousse à l’envisager non pas comme une chose, un « cela », mais comme un « tu » manifestant une altérité. Mais comment un artefact pourrait-il être un autre ? Comment le concept d’altérité, ordinairement réservé aux êtres qui comptent moralement (humains, animaux et, de plus en plus, végétaux et écosystèmes), pourrait-il nous aider à comprendre la socialité des robots ? Faut-il, pour cheminer vers cette compréhension, considérer cette socialité comme une forme de moralité et, si oui, en quel sens ? Autrement dit, un robot social n’est-il pas aussi et nécessairement un robot moral ? C’est la thèse que nous cherchons à défendre en examinant le sens d’être de l’altérité artefactuelle, non pas comme subjectivation du robot social, mais comme effectivité morale interpellant notre responsabilité.
Cette étude comprend trois parties : la première est problématique, la seconde est analytique, la troisième est programmatique. La première partie présente le cadre théorique de l’ingénierie sémiotique, sa problématique, son héritage et son articulation à la problématique des représentations diagrammatiques. Une analyse historique et génétique de la pensée opératoire, conduisant à la représentation algorithmique, nous contraint à devoir reconnaître que la représentation diagrammatique est irréductible à la représentation algorithmique. Pour cette raison, la représentation diagrammatique est porteuse d’un supplément d’intelligibilité d’ordre sémiotique qu’il faut caractériser.C’est ce à quoi nous nous attelons dans la deuxième partie de ce travail, en proposant des analyses de diagrammes dans divers champs du savoir, qu’ils soient théoriques ou appliqués. Notre propos est en effet de proposer une méthodologie de l’intelligence artificielle qui caractérise l’oubli de la position logiciste et formaliste, à savoir le caractère symbolique, effectif et pourtant non computationnel des représentations diagrammatiques. C’est à la mise en évidence de moyens visuels d’élaborer des connaissances théoriques et pratiques à l’aide de représentations diagrammatiques que se consacre l’ingénierie sémiotique des systèmes diagrammatiques, nom que nous donnons à l’intelligence artificielle conçue et réalisée dans ce cadre. Car le système diagrammatique construit doit produire un sens dans le domaine pratique reconnu par ceux qui le lisent et l’utilisent comme un outil d’assistance à la résolution de problèmes non solubles par voie algorithmique. C’est pourquoi nous soutenons que les diagrammes sont des machines sémiotiques. En articulant une théorie de l’inscription matérielle des savoirs (la théorie du support de B. Bachimont) à la théorie des processus d’individuation (qui nous vient de G. Simondon) grâce à la sémiotique diagrammatique (qui nous vient de C. S. Peirce), nous visons ainsi à soutenir deux thèses complémentaires : d’une part que l’inscription diagrammatique correspond à l’enregistrement de la connaissance opératoire (thèse 1) ; d’autre part que la connaissance opératoire correspond à l’intuition et à l’actualisation analogiques de l’inscription diagrammatique (thèse 2). La deuxième thèse, qui est la réciproque de la première, suppose la réhabilitation de l’analogie comme méthode d’invention. En réinscrivant les diagrammes dans une histoire de la technique sur le long cours, nous montrons dans une troisième et dernière partie qu’ils ouvrent un nouveau chapitre de l’histoire de l’écriture, et apparaissent comme des technologies intellectuelles constitutives de nouvelles manières de penser et d’outiller la pensée. De même, en réinscrivant le raisonnement analogique dans une longue histoire de la science et de la technique, nous argumentons afin de réhabiliter la méthode de pensée analogique comme constituant une démarche rationnelle et valable, dès lors qu’elle s’exerce sous certaines conditions et dans certaines limites. Enfin, en argumentant en faveur de la thèse selon laquelle le diagramme est un dispositif sémio-technique au cœur du vivant, nous faisons l’hypothèse qu’il s’agit d’un outil pertinent pour comprendre les processus de morphogenèse dans le cadre d’une philosophie de la nature.
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