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Communication Dans Un Congrès Année : 2005

« Les cardinaux à la Renaissance. Profil historique »

Résumé

Proposer une réflexion historique d'ensemble sur les cardinaux à la Renaissance pose des difficultés considérables, dont la première est liée au foisonnement des travaux : les seules études monographiques publiées sur les membres du Sacré Collège pendant notre période (434 cardinaux de 1471 à 1590, pour encadrer notre étude par deux papes franciscains, de Sixte IV à Sixte Quint, dont les pontificats sont marqués par des changements importants en ce qui concerne le rôle politique et religieux des cardinaux) forment une masse formidable qui s'est accrue de façon notable ces dernières années et ne peut être traitée de façon exhaustive. Certes, des synthèses existent déjà, la plupart excellentes-et j'aurais d'ailleurs peut-être dû me contenter d'y renvoyer sans prétendre ajouter la mienne-, mais elles sont contraintes soit de choisir un point de vue particulier, soit de privilégier un groupe national ou les cardinaux de curie, soit enfin de se vouer à une approche strictement prosographique, ce qui est déjà très précieux pour tous les historiens i. La synthèse forcément limitée que je propose ici effectue elle aussi des choix, en s'interrogeant tout d'abord de façon classique sur le pouvoir du Sacré Collège en tant que corps dans l'Église de la Renaissance, puis en proposant une typologie des cardinaux et confrontant la diversité de ces profils à une éventuelle conception commune de leur rôle et de leur dignité. Enfin, il s'agit de dater la fin du cardinal de la Renaissance, ou plutôt la transition vers le cardinal de la Réforme catholique et de l'époque baroque. Les plupart des historiens de l'Église aux XVe et XVIe siècles soulignent que si la période peut constituer un âge d'or pour les cardinaux en tant qu'individus, notamment sur le plan économique, elle est une période de déclin pour le Sacré Collège en tant que corps. Sa vieille revendication de participer de droit à l'exercice de la plenitudo potestatis du pape est constamment mise en échec par un pouvoir pontifical restauré, qui trouve d'abord dans les aventures militaires italiennes, puis dans la difficile entreprise de réponse au défi protestant de nouveaux moyens de consolider ce qui peut apparaître comme une forme d'absolutisme. La capacité d'opposition des cardinaux à la politique pontificale est des plus réduites, même lorsqu'ils sont soutenus par des puissances temporelles ou qu'ils rallient des conceptions ecclésiologiques encore solidement ancrées dans la chrétienté, comme le conciliarisme. L'échec du concile de Pise, organisé par Louis XII, mais convoqué sur le plan formel par neuf cardinaux opposants à Jules II, met fin à toute velléité de profiter de la vieille opposition entre pape et concile. Les complots à Rome même font long feu. Celui dirigé en 1516 par le

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Citer

Alain Tallon. « Les cardinaux à la Renaissance. Profil historique ». « Les cardinaux à la Renaissance. Profil historique » dans Les cardinaux de la Renaissance et la modernité artistique, actes du colloque de Tours, 8-10 juin 2005, édités par Frédérique Lermerle, Yves Pauwels, Gennaro Toscano, Lille, Université Charles de Gaulle-Lille 3, 2009, p. 7-21., 2005, Tours, France. pp.7-21. ⟨hal-02087093⟩
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