« Mouches et escarmouches, moines, culs et cagots : de quelques jeux de langage rabelaisiens »
Mouches et escarmouches, moines, culs et cagots : de quelques jeux de langage rabelaisiens
Résumé
Dans sa thèse sur la formation des mots comme procédé stylistique chez Rabelais 1 , Leo Spitzer mettait en avant l'apport de la morphologie lexicale au travail interprétatif, en s'appuyant notamment sur les « anaphores préfixales » et les « rimes suffixales ». Cette approche, qui rappelle l'influence de la Grande Rhétorique 2 tout en faisant valoir le principe humaniste du retour aux étymons, invite à s'interroger sur la conscience qui se construit de ce pouvoir des figures de répétition, à travers la réorchestration des mêmes jeux phoniques et morphologiques. Je voudrais ainsi m'attacher à cette émergence d'une conscience linguistique dans le Pantagruel et le Gargantua, à partir de trois séquences phoniques : celle des mouches, entre parodie du roman de chevalerie et institution du prince, celle des moines, entre satire et refondation institutionnelle, et celle des culs et cagots, où l'hypocrisie le dispute à la barbarie.
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