Les effets positifs sur la santé d’une activité physique adaptée au cours d’une maladie chronique sont aujourd’hui reconnus scientifiquement et sa promotion s’inscrit dans la politique publique. Dans ce contexte, l’une des tâches de la recherche en santé publique est de pouvoir mieux connaître la pratique de l’activité physique des personnes malades. En complément des études mesurant l’importance de certains déterminants de cette pratique, des recherches peuvent l’appréhender qualitativement. Dans cette perspective, cet article proposera un cadre théorique analytique de l’activité physique dans la maladie s’appuyant sur deux concepts clés : les « normes de vie » issues de la philosophie de la santé de Georges Canguilhem et « la trajectoire de maladie » issue de la sociologie interactionniste d’Anselm Strauss. Il s’agit de pouvoir mieux comprendre l’important et fragile « travail » des patients à l’œuvre dans la transformation de leurs habitudes et normes de vie en lien avec les professionnels de l’activité physique.