Nous proposons dans cette étude une histoire croisée en explorant différentes échelles spatiales et temporelles afin de mettre en évidence la plasticité des mythes et leur capacité à être resémantisés pour les besoins identitaires de la nation danoise au XIXe siècle. La première partie explore la continuité avec les usages des XVIIe et XVIIIe siècles, le contexte du XIXe siècle, la contre-Antiquité et le rôle de la philologie comparée dans la constitution de ces discours identitaires. Nous soulignons dans la deuxième partie non seulement les enjeux identitaires avec l’appropriation des mythes par d’autres communautés, mais également la nécessité de prendre en considération les réseaux transnationaux. La troisième partie présente les enjeux de la resémantisation des divinités au XIXe siècle, laquelle a non seulement permis de répondre aux besoins du présent, mais également de renvoyer au Nationalland (« esprit national »).