On the Boundaries of Discourse Analysis
Aux limites de l’analyse du discours
Résumé
This contribution aims to outline some limits of discourse analysis today. Discourse analysis is not supposed to privilege any specific kind of data, but, most discourse analysts focus on a restricted area within the manifold manifestations of discourse : conversations, politics, the media, education, business, the health system, justice. They take for granted that discourse must be modeled after conversational practices, and/or that the basic relevant unit of discourse analysis is the pair text/genre. They see discourse as an interaction between flesh-and-blood people who act in well defined settings and develop strategies in keeping with their own aims and interests in order to influence each other andmodify the situation. On the contrary, it can be argued that such a standard is not relevant for a wide range of data, that discourse practices can be divided into various regimes of communication and must accordingly be analyzed with specific concepts and toolkits. In this article, I discuss various phenomena that call this standard into question: self-constituting discourses, the Internet, non-human speakers, communication with animals, authorship, "adhering utterances".
Cette contribution s'attache à mettre en évidence certaines limites de l'analyse du discours actuelle. Celle-ci est censée étudier les manifestations du discours dans toute leur diversité, mais la plupart des analystes du discours n'étudient qu'un ensemble restreint de données : d'une part les conversations, d'autre part certains secteurs de la société : la politique, les médias, l'éducation, l'économie, la santé, la justice. Ils tiennent en effet pour évidente une certaine conception du discours qui est centrée sur l'interaction conversationnelle et le couple texte/genre et qui rejette un masse considérable de données à la périphérie. Ils voient le discours comme une interaction entre des individus qui agissent dans des contextes bien définis et qui développent des stratégies en fonction de leurs intérêts pour s'influencer l'un l'autre et modifier la situation. On peut soutenir au contraire que les pratiques discursives reposent sur divers régimes de la communication et doivent, en conséquence, être analysés avec des concepts et des méthodes spécifiques. J'évoque divers phénomènes qui mettent en cause le modèle dominant : les discours constituants, Internet, les locuteurs non-humains, la communication avec les animaux, l'auctorialité, les "énoncés adhérents".
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