Parmi les échinodermes, la classe Asteroidea (étoiles de mer) est l’une des plus diverses avec environ 2 000 espèces actuelles et 600 espèces éteintes. Les Forcipulatacea forment l’un des groupes majeurs d’étoile de mer, réputé monophylétique, regroupant environ 400 espèces actuelles et de nombreux taxons fossiles, dont les plus anciens avérés datent du Jurassique inférieur. La famille Zoroasteridae est très largement soutenue comme monophylétique, et est considérée comme groupe-frère des autres Forcipulatacea. Nous présentons ici une nouvelle espèce du Cénomanien de la Sarthe analysée conjointement avec cinq autres espèces éteintes de Forcipulatacea : une espèce de Zoroasteridae de l’Yprésien ; trois espèces de Terminasteridae, une famille décrite comme groupe-frère des Zoroasteridae ; et Protothyraster priscus, dont les affinités avec les Forcipulatacea n’ont jamais encore été testées. Les positions phylogénétiques de ces six taxons ont été inférées grâce à un matrice de 118 caractères basés sur l’anatomie du squelette. Les résultats obtenus suggèrent que la famille Terminasteridae est paraphylétique, et montrent que les synapomorphies attribuées aux Zoroasteridae actuels apparaissent en fait progressivement à partir du Jurassique jusqu’au Paléogène. Nous définissons alors le groupe couronne des Zoroasteridae auxquels appartiennent les espèces cénozoïques, et le groupe Pan-Zoroasteridae qui inclus les espèces mésozoïques. Les tailles des Forcipulatacea mésozoïques et cénozoïques ont aussi été comparées. Cette comparaison suggère que les hétérochronies de développement, et notamment la péramorphose, ont joué un rôle important dans la diversification de ce clade. L’histoire évolutive des Pan-Zoroasteridae semble suivre un modèle de diversification onshore offshore, avec des taxons fossiles retrouvés dans des environnements peu profond (< 200m) tandis que les Zoroasteridae actuels se trouvent en zone bathyale.