Napoléon III et la modernisation de la France : la prospérité impériale
Résumé
La genèse de l’Empire libéral puise ses origines dans la profonde modernisation économique qui caractérise le Second Empire, notamment dans les années 1860. Bien formulée, dès 1852, par Michel Chevalier, « l’économie du 2 décembre » s’organise autour de deux objectifs : relancer les affaires, notamment à travers de massifs investissements de base, puis moderniser l’économie selon un modèle libéral. En ce sens, l’Empire libéral est un produit du libre-échange, dont une majorité d’historiens économistes a souligné les effets, beaucoup plus positifs que négatifs, sur la croissance française. Bien que ralentie dans les années 1860, notamment à partir de 1865, la croissance engendre la prospérité. Celle-ci s’explique par une convergence de facteurs favorables : l’âge d’or agricole, l’essor des exportations industrielles, celle des exportations de services et la pratique d’une politique monétaire active, utilisant le taux de l’escompte comme instrument de régulation conjoncturelle. Les conséquences en sont positives tant pour les banquiers, les financiers et les entrepreneurs que pour la majorité des classes moyennes, des paysans et des ouvriers. Ceux-ci bénéficient non seulement de la politique monétaire, mais aussi des programmes de grands travaux et des réformes de structures (création de nouvelles institutions financières, comme le Crédit foncier, modernisation du droit des sociétés, mise en place d’un système bancaire moderne, pas encore figé dans l’opposition banque de dépôt-banque d’affaires).