Epidémiologie de la mortalité maternelle en France, de 1996 à 2002 : fréquence, facteurs et causes.
Résumé
La mortalité maternelle est un indicateur de la qualité des soins obstétricaux. La France a mis en place en 1996 un système de surveillance comportant le suivi des taux et des causes et une enquête confidentielle conduisant à leur expertise. Les définitions utilisées sont celles de l'Organisation Mondiale de la Santé. Une première analyse porte sur les données observées à partir des statistiques de l'état civil, en particulier les taux (rapport des décès obstétricaux aux naissances vivantes); la seconde analyse repose sur l'Enquête confidentielle des décès maternels et leur expertise par le Comité national d'experts (pourcentage d'évitabilité). Le taux est estimé entre 9 à 13 décès pour 100 000 naissances vivantes. Après une diminution enregistrée entre 1996 et 2000, l'évolution plus récente est moins favorable. Le taux augmente avec l'âge (risque 8 fois plus élevé à 40 ans qu'à 20-24 ans) et selon la nationalité (taux deux fois plus élevé parmi les femmes non Européennes). La France se situe dans une position moyenne parmi les pays comparables et pourrait mieux faire, à l'image de la Finlande (6 pour 100 000). Quatre-vingt-quatre pour cent des décès ont lieu dans un hôpital public, 10% dans une clinique privée et 6% à domicile. La première cause est due aux hémorragies (21% des décès maternels) principalement du post partum, suivies des complications de l'hypertension (HTA, 12%) puis des embolies amniotiques (7%). La moitié des décès maternels de causes obstétricales directes sont considérés « évitables » (73% des hémorragies, 71% des infections mais seulement 43% des HTA). De nombreuses améliorations sont encore possibles, pour connaître les raisons conduisant à ce drame, et pour y remédier ainsi qu'aux soins non optimaux, puisque des pays Européens comparables au nôtre continuent de faire mieux.
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