Print Collecting in Europe (ca. 1450-ca. 1610)
Les collections d'estampes en Europe (v. 1450-v. 1610)
Résumé
The origins of print collecting are ill documented and cannot be dated nor located with certainty. The early signs can be traced back to ca. 1450, when prints were collected to be pasted in manuscripts and printed books. From the 1470s-1480s onwards, these archaic practices tended to be replaced by modern collecting. It then spread throughout Europe and became a common practice at the dawn of the Baroque era. There are several types of print collectors at that time. Enthusiasts and connoisseurs such as Ferdinand Columbus, Willibald Imhoff and Abraham Ortelius created special methods for selecting, storing and classifying high quality engravings and woodcuts. Ferdinand of Tyrol, Philip II of Spain and others princes gathered prints in their encyclopedic collections and libraries. Other collectors were interested in using them as sources. Artists and craftsmen kept prints to train apprentices and use them as models and tools in the creative process. Scholars purchased them for their subject-matter and used them as historical, geographical, and scientific documents. This wide range of practices is maybe what define the most early print collecting.
La naissance des collections de gravures constitue un phénomène mystérieux, qui ne peut être ni daté, ni localisé avec une précision absolue. Les premières manifestations remontent au milieu du XVe siècle, à une époque où les estampes sont collectées dans le but d’être collées dans des textes manuscrits ou imprimés. À partir des années 1470-1480, ces pratiques archaïques sont relayées progressivement par une approche proprement moderne des collections de gravures, qui se diffusent alors dans toute l’Europe, jusqu’à être largement répandues dans certaines couches de la société au moment où l’on bascule dans l’âge baroque. Plusieurs types d’ensembles coexistent à cette époque. Les collections d’amateurs tels que Fernand Colomb, Willibald Imhoff ou Abraham Ortelius témoignent d’une affinité particulière pour l’art de l’estampe et mettent en place les premiers outils pour sélectionner, conserver et classer les gravures. De nombreux princes, tels que Ferdinand de Tyrol et Philippe II d’Espagne, s’intéressent également à ces œuvres, auxquelles ils consacrent une section dans leurs collections encyclopédiques ou leurs bibliothèques. D’autres collections, à but utilitaire, émergent également à cette période. On trouve ainsi des fonds d’estampes dans de nombreux ateliers d’artistes et d’artisans, où elles sont employées pour former les apprentis et servir de modèles ou de supports à la création. Les érudits s’emparent également des gravures et constituent des fonds documentaires spécialisés en histoire, géographie et sciences naturelles. Cette grande diversité dans les pratiques est une des caractéristiques essentielles des premières collections d’estampes.