‘Solving the problem of reality’ in Virginia Woolf’s Flush - Sorbonne Université
Article Dans Une Revue Cahiers Victoriens et Edouardiens Année : 2018

‘Solving the problem of reality’ in Virginia Woolf’s Flush

Virginia Woolf et le chien Flush : « résoudre le problème de la réalité »

Résumé

Flush’s main character, Elizabeth Barrett Browning’s spaniel, can be seen as the epitome of Victorianism, an embodiment of its tradition of anthropomorphism and a displaced portrait of his mistress, but it is also the pretext for a modernist reconstruction of Victorian society, towards a new literary (re)presentation of the sensorial world. No longer neglected by critics and scholars, Flush has been widely analysed as encapsulating the social issues of the mid-nineteenth century in terms of class and gender, adopting the point of view of a dog to expose the confinement and submission women had to face—in the Victorian period, but also in Woolf’s own time. The Edwardian perspective allows Woolf to use Flush as the conveyor of modernity—not merely because writing the biography of a dog questions the established societal and literary codes, but also because the de-familiarization of the world through animal eyes aims at ‘solving the problem of reality’. The reader becomes the witness of a reconfiguration of perception as primeval instincts are inscribed within Flush’s body, smell takes over eyesight and the novel depicts a world distorted by synaesthesia. Despite the human qualities Flush is endowed with, a reversal still occurs which highlights the human beings’ otherness and reduces their/our language to hieroglyphic, undecipherable signs, unable to grasp reality. The animal’s perspective ushers in a tentative description of ‘the world seen without a self’, a world that escapes the screen of the human eye/I and where the unobserved and uncanny nature of things can be unveiled.
Le personnage principal de Flush, l’épagneul d’Elizabeth Barrett Browning, apparaît comme le parangon de l’esprit victorien, en tant qu’il en incarne le traditionnel anthropomorphisme et qu’il offre un portrait décalé de sa maîtresse. Il est en outre un prétexte à une reconstruction moderniste de la société victorienne permettant une nouvelle (re)présentation littéraire du monde sensible. Flush a souvent été analysé pour sa représentation sociale du dix-neuvième siècle, l’adoption du point de vue d’un chien dénonçant l’assujettissement des femmes de l’époque et jusqu’au vingtième siècle. Depuis sa perspective édouardienne, Virginia Woolf utilise en outre Flush comme vecteur de modernité, non seulement par l’élaboration même de la biographie d’un animal qui remet en question les conventions, mais également parce que la dé-familiarisation du monde au travers du regard animal devient une tentative de « résoudre le problème de la réalité ». Le lecteur devient en effet le témoin d’une reconfiguration de la perception dès lors que les instincts primaires du chien sont ancrés dans sa chair, et que la primauté de l’odorat sur la vue déforme le monde familier. En dépit des traits humains de Flush, on assiste à un renversement qui souligne le caractère « autre » des êtres humains et réduit leur/notre langage à des signes indéchiffrables et inadéquats, incapables de saisir la réalité. La perspective de l’animal ouvre en définitive la possibilité de décrire un monde débarrassé du filtre de la conscience humaine et où la nature étrange des choses pourrait être dévoilée.
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Dates et versions

hal-02015654 , version 1 (12-02-2019)

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Citer

Pauline Macadré. ‘Solving the problem of reality’ in Virginia Woolf’s Flush. Cahiers Victoriens et Edouardiens, 2018, Créatures et (ré)confort : l'altérité animale vue par les victoriens, 88, ⟨10.4000/cve.3853⟩. ⟨hal-02015654⟩
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