Guillaume et Benveniste : deux aspects d'une anthropolinguistique
Résumé
La question des rapports entre Guillaume et Benveniste relève en premier lieu de l'histoire et de l'épistémologie des sciences du langage. Les deux linguistes, en dépit de la vingtaine d'années qui les sépare-Guillaume est né en 1883, Benveniste en 1902-, ont développé leur production scientifique dans une période nettement caractérisée par le courant structuraliste, mais au sein duquel ils se sont inscrits d'une manière très singulière. Ces élèves de Meillet n'ont en effet jamais cessé de concevoir l'idée de structure, de système ou de formalisme en rapport avec la thématisation d'un sujet effectuant des opérations mentales chez Guillaume et constituant une instance énonciative chez Benveniste, avec la prise en considération du lien entre la langue et le monde extralinguistique, et plus largement avec un intérêt central pour la dimension anthropologique de l'étude des langues-autant d'orientations notoirement opposées aux thèses majeures du structuralisme, au moins du structuralisme dit « généralisé ». Or, il semble évident que les orientations énonciatives, cognitives, référentialistes ou indexicales sont aujourd'hui beaucoup plus vivantes que celles qui se réclament d'une visée strictement structurale, définie par le primat de la théorie saussurienne de la valeur, et donc que les apports de Guillaume et de Benveniste semblent avoir survécu au courant dominant de leur époque précisément parce qu'ils n'en n'étaient que marginalement redevables, en raison notamment de la dimension anthropologique de la linguistique qu'ils pratiquaient.
Domaines
Linguistique
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