Critique de Newton et pensée de la temporalité (Hegel, Schelling)
Résumé
La lecture de Newton joue un rôle décisif dans l’élaboration par Hegel et par Schelling de leur « philosophie de la nature », et dans leur manière de définir le rapport de la philosophie aux sciences positives. Hegel et Schelling, à partir d’un constat initial commun (Newton aurait fait malgré lui de la métaphysique, bien qu’il ait voulu s’en garder) développent deux lectures tout à fait divergentes. Hegel estime que Newton aurait dû s’en tenir au refus de la métaphysique. Schelling au contraire regrette que Newton n’ait pas davantage pris conscience du nécessaire enracinement des concepts scientifiques dans des catégories métaphysiques. Nous tentons de montrer que cette divergence s’enracine dans un débat, lancé par Newton lui-même, sur le caractère réel ou conventionnel des forces décrites par la physique moderne. Cette analyse conduit à souligner un paradoxe : alors que Hegel développe une épistémologie très favorable au travail des sciences positives, il prend une position radicalement hostile aux conséquences philosophiques de la révolution galiléenne et newtonienne, Schelling quant à lui, développe à la fois une épistémologie méfiante vis-à-vis de l’indépendance des sciences positives, et une vision très moderne de la structure de l’univers, du statut des forces et de la définition de la matière. La place du temps naturel dans les systèmes de Hegel et de Schelling pourra ainsi être clarifiée.
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