"Du traité parénétique à la consolation philosophique : l'usage de l'imaginaire médical chez Sénèque et dans le stoïcisme impérial"
Abstract
Présente dans la philosophie grecque depuis Démocrite et Platon et particulièrement développée dans le stoïcisme, la métaphore médicale est reprise par les philosophes romains, qui l’emploient à l’appui de leur conception de la philosophie. Toutefois, l’usage de l’imaginaire médical n’est pas uniforme à Rome : il varie entre des auteurs de sensibilité différente, comme Cicéron et Sénèque, mais également entre les auteurs stoïciens mêmes – Sénèque et Marc Aurèle par exemple – et, plus significatif encore, au sein de l’œuvre d’un même auteur. Ainsi, Sénèque ne fait pas le même usage de la métaphore médicale dans les consolations et dans les Lettres à Lucilius. Il s’agit ici d’analyser cette diversité d’usage dans le stoïcisme impérial, en montrant qu’elle répond à une double justification : si, conformément à sa vocation illustrative et pédagogique, l’image évolue en fonction de la conception de la philosophie qu’elle appuie, son usage dépend également de la situation d’énonciation et du genre littéraire dans lequel elle s’inscrit.