Qu'est-ce qu'un cycle? Constitution d'un genre entre rhétorique musicale et logique du texte : l'exemple de Dichterliebe - Sorbonne Université Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2006

Der Liederzykus: eine Gattung zwischen musikalischer Rhetorik und Textlogik, am Beispiel von Dichterliebe

The Art Song Cycle: A Genre between Musical Rhetoric and Textual Logic. The example of Dichterliebe

Qu'est-ce qu'un cycle? Constitution d'un genre entre rhétorique musicale et logique du texte : l'exemple de Dichterliebe

Résumé

Schon in seinen frühen Klavierwerken zeigt Robert Schumann eine Vorliebe für zyklische Werke, d.h. für solche, in denen die Teile allerdings sehr zahlreich und gleichzeitig relativ kurz ist: anstatt von compositio wäre hier wohl angebracht, von dispositio zu sprechen. Ausgangspunkt solcher Werke ist die Literatur, sei es, dass Titel oder Motto literarische Zitate sind oder dass ein narrativer Faden das Ganze unterschwellig organisiert. Somit erscheint der doppelbegabte Schumann als Erbe des zwar allgemein-ästhetischen, aber doch in der Literatur beheimateten romantischen Denkens, insbesondere der Ästhetik des Fragments. Ist der Zyklus also vielleicht eine in die Musik übertragene literarische Form? Herrscht in ihm vielleicht notwendig ein (verborgener) Text? Das Problem stellt sich in besonderer Weise in den Liederzyklen, da hier ja tatsächlich ein Text vorhanden ist. Besonders in Schumanns Dichterliebe findet das Prinzip der dispositio sowohl in Heines poetischem Zyklus als auch in Schumanns kompositorischer Technik Anwendung: Der Akzent wird von der Komposition des Ganzen auf die Übergänge zwischen den einzelnen Liedern verlegt. Denn gerade an solchen Stellen lässt der Komponist den lyrischen Text und die musikalische Rhetorik aufs feinste zusammenwirken lässt, so dass beide Elemente in einer gemeinsam geschaffenen Struktur gleichrangig werden und wirken. Schumann, der sich gerne als Tondichter ansah, hat also den Zyklus gleichsam aus der Literatur emanzipiert und sie zu einer komplexen Gattung mit bestimmten Strukturmerkmalen gemacht. Dafür lieferte die Romantik wohl günstige Bedingungen.
From his earliest piano works, Robert Schumann showed a clear predilection for cyclical forms, i.e. forms whose parts are both too short and too numerous to allow an adequate perception of the overall structure of the work. Rather than ‘composed’ forms, it would be better to speak here of ‘arranged’ forms. In these works, the guiding principle is literary, whether because of the presence of literary quotations in the title or in the exergue, or because of the implicit narrative line. Thus Schumann, both a poet and a musician, reveals himself to be the heir of Jena Romantic thought, in particular the poetology and aesthetics of the fragment. Could it be that the cycle is a literary form imported into music, and that it necessarily contains an (implicit) text? This problem arises in a particular way in the case of the lieder cycles, since this form is really based on a text. In fact, in Schumann’s Dichterliebe, the principle of arrangement applies as much to Heine’s poetic cycle as to Schumann’s composition: the important fact is no longer the composition of the whole, but the treatment of the transitions between the lieder. There the composer achieves such a subtle interplay between text and musical rhetoric that both elements acquire equal importance in the structure thus created. Schumann thus seems to have emancipated the cycle from literature into a complex genre with recognisable characteristics. It is likely that the Romantic aesthetic provided the basis for such an evolution.
Dès ses premières œuvres pour le piano, Robert Schumann montre un nette prédilection pour les formes cycliques, c’est-à-dire dont les parties sont à la fois trop brèves et trop nombreuses pour permettre une perception adéquate de la structure globale de l’œuvre. Plutôt que de formes composées, il vaudrait mieux parler ici de formes agencées. Dans ces œuvres, le principe directeur est littéraire, que ce soit par la présence de citations littéraires en titre ou en exergue, ou bien par celle, en filigrane, d’une trame narrative implicite. Ainsi Schumann, à la fois poète et musicien, se révèle-t-il être l’héritier de la pensée du romantisme d’Iéna, notamment de la poétologie et de l’esthétique du fragment. Se peut-il que le cycle soit une forme littéraire importée dans la musique, et qu’il recèle nécessairement un texte (implicite) ? Ce problème se pose de façon particulière dans le cas des cycles de lieder, puisque cette forme est réellement basée sur un texte. De fait, dans Dichterliebe de Schumann, le principe d’agencement s’applique autant au cycle poétique de Heine qu’à la technique compositionnelle de Schumann : l’essentiel ne réside plus dans la composition du tout mais bien dans le traitement des transitions entre les lieder. C’est là en effet que le compositeur arrive à un jeu si subtil entre le texte et la rhétorique musicale, que ces deux éléments acquièrent une importance égale dans la structure ainsi créée. Schumann semble ainsi avoir émancipé le cycle de la littérature pour en faire un genre complexe aux caractéristiques reconnaissables. Il est probable que l’esthétique romantique a fourni les fondements d’une telle évolution.
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  • HAL Id : hal-03165733 , version 1

Citer

Jean-François Laplénie. Qu'est-ce qu'un cycle? Constitution d'un genre entre rhétorique musicale et logique du texte : l'exemple de Dichterliebe. Kerstin Hausbei; Edwige Brender; Béatrice Jongy; Jean-François Laplénie; Gaëlle Vassogne. À la croisée des langages: texte et arts dans les pays de langue allemande, Presses Sorbonne Nouvelle, pp.169-178, 2006, Publications de l'Institut d'allemand, 978-2-87854-334-6. ⟨hal-03165733⟩
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