« Quand les choses tournèrent à l’allemand ». Les intertextes allemands et autrichiens dans Harmonia Cælestis [de Péter Esterházy] - Sorbonne Université Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

Zu den deutschen und österreichischen Intertexten in [Péter Esterházys] Harmonia Cælestis

On German and Austrian Intertexts in [Péter Esterházy’s] Harmonia Cælestis

« Quand les choses tournèrent à l’allemand ». Les intertextes allemands et autrichiens dans Harmonia Cælestis [de Péter Esterházy]

Résumé

Der Aufsatz stellt die Frage nach der besonderen Stellung der deutschsprachigen Intertexte in den 371 ‚nummerierten Sätzen‘, aus denen das erste Buch von Péter Esterházys Roman Harmonia Cælestis (2000) besteht. Statt einer einfachen postmodernen ‚Jagd auf Zitate‘ will er Anspielungen, wörtliche oder verzerrte Zitate aus der deutschsprachigen Literatur im Kontext des Romans interpretieren und untersuchen, wie diese Intertexte zu einer Galerie literarischer Väter beitragen. Werden klassische Texte wie die von Kafka und Goethe einer ironischen Behandlung unterzogen, die Esterházy im zeitgenössischen europäischen Literaturkanon verorten, so ermöglichen deutsche Texte aus der zweiten Hälfte des 20. Jahrhunderts die Inszenierung der Figur des monströsen Vaters (z.B. Josef Mengele dargestellt von Peter Schneider), dem der Vater des Erzählers abwechselnd angenähert oder der von ihm abgegrenzt wird. Auf einer tieferen Ebene beziehen schließlich die Anspielungen auf deutsche und österreichische Literatur die „nummerierten Sätze“ zu der für diese literarische Tradition charakteristischen Poetik des Fragments. Die Referenz auf die deutschsprachige Literatur ist zwar bei weitem nicht die einzige der intertextuellen Ebenen des postmodernen Monuments Harmonia Cælestis, spielt aber thematisch, formal und poetologisch eine entscheidende Rolle darin.
The paper asks the question of the special place of German-language reference within the 371 ‘numbered sentences’ that make up the first book of Péter Esterházy’s novel Harmonia Cælestis (2000). Rather than a simple postmodern ‘quotation hunt’, it proposes to interpret the allusions, literal or distorted quotations, and textual contaminations drawn from German-language literature in the context of the novel, and to study how these intertexts participate in the construction of a gallery of literary fathers. If classical texts, such as those of Kafka and Goethe, are subjected to an ironic treatment that places Esterházy in the contemporary European literary canon, German texts from the second half of the twentieth century allow for the representation of the figure of the monstrous father (Josef Mengele staged by Peter Schneider, for example), from whom the narrator’s father is alternately brought closer or differentiated. Finally, at a deeper level, references to German and Austrian literature articulate the ‘numbered sentences’ with the poetics of the fragment that is characteristic of this literary tradition. The reference to German-language literature, while far from being the only intertextual level of the postmodern monument that is Harmonia Cælestis, thus plays a decisive role in it, both thematically, formally and poetologically.
L’article pose la question de la place particulière qu’occupe la référence germanophone au sein des 371 « phrases numérotées » qui composent le premier livre du roman Harmonia Cælestis (2000) de Péter Esterházy. Plutôt qu’une simple ‘chasse aux citations’ postmoderne, il propose d’interpréter les allusions, citations littérales ou déformées, contaminations textuelles tirées de la littérature de langue allemande, dans le contexte du roman, et d’étudier comment ces intertextes participent à construire une galerie de pères littéraires. Si les textes classiques, comme ceux de Kafka et de Goethe, sont soumis à un traitement ironique qui participent à placer Esterházy dans le canon littéraire européen contemporain, les textes allemands de la deuxième moitié du XXe siècle permettent de mettre en scène la figure du père monstrueux (Josef Mengele mis en scène par Peter Schneider, par exemple) dont le père du narrateur est alternativement rapproché ou différencié. Enfin, à un niveau plus profond, les références aux littératures allemande et autrichienne articulent les « phrases numérotées » à la poétique du fragment qui en est caractéristique. La référence à la littérature germanophone, si elle est loin de constituer le seul des niveaux intertextuels du monument postmoderne qu’est Harmonia Cælestis, y joue donc un rôle décisif, à la fois thématique, formel et poétologique.
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-03180262 , version 1 (26-03-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03180262 , version 1

Citer

Jean-François Laplénie. « Quand les choses tournèrent à l’allemand ». Les intertextes allemands et autrichiens dans Harmonia Cælestis [de Péter Esterházy]. András Kányádi. Péter Esterházy et le postmodernisme, Éditions Petra, pp.149-173, 2020, 978-2-84743-276-3. ⟨hal-03180262⟩
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