Ange Politien. Stances/ Stanze et Fable d’Orphée/ Fabula di Orfeo
Résumé
Les deux chefs-d’œuvre en langue vulgaire d’Ange Politien (1454-1494), l’un des plus fameux humanistes florentins et l’ami de Laurent de Médicis, sont traduits pour la première fois en français et publiés avec le texte italien dans son édition critique la plus récente. Poète de génie qui traduisit à quinze ans l’Iliade en vers latins, Politien releva le défi que lui lançait Laurent le Magnifique : faire du dialecte toscan une langue littéraire aussi sublime et raffinée que celle d’Homère ou de Virgile. Il chanta dans une épopée les exploits et les amours de Julien de Médicis, brutalement interrompus par son assassinat, et composa une pièce à la manière du théâtre antique sur le mythe d’Orphée et Eurydice. Les Stances et la Fable d’Orphée, bien connus au XVe siècle des milieux français italianisants, ont profondément influencé les productions poétiques de la Pléiade, comme les sonnets sur le printemps de Joachim Du Bellay ou l’Orphée de Ronsard. Leur rayonnement s’étend encore dans les arts de toute l’Europe : les fictions poétiques des Stances ont nourri les arts figuratifs de Botticelli à Nicolas Poussin en passant par Raphaël et Albrecht Dürer. Quant à la Fable d’Orphée, son succès fut tel qu’elle donna lieu à d’innombrables représentations, notamment à la cour d’Amboise dans un décor de Léonard de Vinci, et c’est d’elle que naquirent aux siècles suivants l’Orphée de Claudio Monteverdi, le tout premier opéra, ainsi que celui Christoph Willibald Gluck.