Récits migrants argentins : Juan José Saer, Jorge Consiglio, Patricio Pron
Résumé
L’article se propose d’analyser les processus de mobilité textuelle à l’œuvre dans trois récits courts argentins traitant de la thématique migratoire : « El viajero », récit-poème de Juan José Saer (La mayor, 1976) évoque la mémoire d’un voyageur anglais, perdu dans la pampa au XIX siècle ; « Diagonal Sur » (Villa del Parque, 2016) de Jorge Consiglio réécrit le récit « El Sur » de Jorge Luis Borges en le transposant à notre époque présentiste et consumériste ; « Oh, invierno, sé benigno » de Patricio Pron (Lo que está y no se usa nos fulminará, 2018) est un récit-liste qui répond aux questions d’un formulaire du service d’immigration des États-Unis, à travers les souvenirs d’un habitant de l’ex-RDA. Ces divers cas de migration s’inscrivent dans des contextes fort différents, interrogeant le rapport à l’altérité (assimilation et réparation, déni des origines et du passé, autoritarisme), tout en mobilisant des éléments variés de l’imaginaire collectif et individuel. L’analyse de ces trois récits fait émerger une mobilité intra et intertextuelle (fragmentation, dissémination, déplacement, réécriture, réticularité), permettant de parler de « récits migrants ».
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