Lorsqu’il punit une ville rebelle, le roi peut convoquer la notion de « subversion » du corps urbain. Le terme n’est pas issu du droit romain, mais est de nature biblique. Il permet d’élaborer un discours pour expliquer la révolte qui occupe une place majeure dans l’économie de la répression : en effet, la subversion préserve la communauté urbaine d’un châtiment trop dur tout en garantissant l’honneur du roi trahi par la rébellion. Le roi peut dès lors se contenter de punir les plus coupables. Les villes savent également s’emparer du récit de la subversion pour se dédouaner auprès du roi : la faute retombe sur un individu (ou des individus) qui aura poussé le petit peuple à la révolte. Celui qui a subverti devient un « autre » rejeté de la communauté urbaine. Il s’agissait de comprendre dans quelle mesure la subversion est une notion féconde pour saisir les stratégies de retour à l’ordre après les révoltes. Il s’agissait également de souligner l’importance du vocabulaire dans le discours des sources.