Derrière l’écran, la scène. The Flick ou le manifeste théâtral d’Annie Baker
Résumé
In Annie Baker’s The Flick, winner of the 2014 Pulitzer Prize for drama, the Fourth Wall becomes a movie screen, from behind which the audience is invited to observe an empty auditorium, endlessly being cleaned up by the play’s characters. While this set-up questions the condition of theatre in the era of ever-present screens, it also prompts an investigation into the realistic aesthetics of its author. This essay explores the way Baker allows theatre to be reborn around cinema (Sontag), and examines the play’s position with regards to American “realism against itself” (Robinson). Evading categories, Baker’s meticulous style evokes opposing models; it reinvents American tradition in a contemporary language shot through with a poetics of silence which focuses our attention on the modalities of performance, on presence, and on performance’s ontology (Phelan, Auslander).
Dans The Flick, pièce d’Annie Baker récompensée par le prix Pulitzer en 2014, le quatrième mur devient un écran de cinéma, derrière lequel le public est invité à observer une salle de spectacle vide que les personnages balayent inlassablement. Si ce dispositif interroge la condition du théâtre à l’ère de tous les écrans, il engage aussi une réflexion sur l’esthétique réaliste de son autrice. Cet article analyse la façon dont Baker fait renaître le théâtre autour du cinéma (Sontag), et examine son positionnement face au paradoxe du réalisme américain (Robinson).Échappant aux catégories, le style minutieux de Baker évoque des modèles contraires ; il réinvente la tradition américaine dans une langue contemporaine, traversée par une poétique du silence qui concentre l’attention sur les modalités de la représentation, sur la présence, et suscite une réflexion sur l’ontologie du théâtre (Phelan, Auslander).
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