Retranslating Shakespeare – Accomplishment or Appropriation ?
La retraduction shakespearienne : espace d’accomplissement ou captation contemporaine ?
Résumé
Shakespeare’s plays no longer get translated into French – they get retranslated (and frequently so). The goal is not to introduce the text for the first time, but to explore it further, perhaps allowing for a closer connection with today’s audiences. This essay looks into the dynamics which underpin retranslation processes, whether they be literary or political, aimed at the dramatic efficiency of the text or supportive of a director’s specific intentions. The essay examines the relationship of translation to time, in order to outline and characterize 21st-century practice. Antoine Berman’s “retranslation hypothesis,” which offers retranslation as a space for gradual accomplishment, is thus confronted with examples of textual choices in several productions of Julius Caesar and Macbeth, in order to interrogate the aesthetics of a truly “contemporary” approach to retranslating Shakespeare.
Aujourd’hui, on ne traduit plus Shakespeare, on le retraduit (et souvent). Il ne s’agit plus d’introduire le texte, mais de l’explorer davantage, peut-être de nous en rapprocher. Cet article s’intéresse aux dynamiques qui sous-tendent le processus de retraduction, qu’elles soient littéraires ou politiques, tournées vers l’efficacité théâtrale du texte ou vers les intentions de la mise en scène. Il examine le rapport de la traduction au temps, afin de caractériser les tendances observables dans la pratique du xxie siècle. L’« hypothèse de la retraduction » d’Antoine Berman, selon laquelle la retraduction offre un « espace d’accomplissement » à l’accueil du texte étranger, est alors confrontée à plusieurs exemples de traitement du texte dans des mises en scène de Jules César et de Macbeth, pour mieux interroger la définition d’une esthétique « contemporaine », au sens fort, de la retraduction shakespearienne.