« 'Les Fées' de Romagnesi et Procope-Couteaux (1736) : entre Perrault et Marivaux » - Sorbonne Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Fééries. Études sur le conte merveilleux XVIIe-XIXe siècle Année : 2007

« 'Les Fées' de Romagnesi et Procope-Couteaux (1736) : entre Perrault et Marivaux »

Nathalie Rizzoni

Résumé

On the basis of Charles Perrault's tale "Riquet à la houppe" ("Ricky with the Tuft"), Jean-Antoine Romagnesi and Michel Procope-Couteaux wrote a comedy entitled "Les Fées", which premiered in 1736 at the Comedy-Italienne and remained in the repertory of that theatre for close to twenty years. A few editions were printed and the play was performed several times at court. Why was it blessed with such an exceptional fate compared to the other contemporary fairy-tale-like-theatrical productions, whose success, how ever bright it might have been, was never more than short-lived? Our detailed dramaturgical analysis seeks to provide some elements of response through three different angles : emphasizing the "mixed" approach of both dramatists, who strove much beyond the conventional supernatural element to set their play in the wake of Marivaux's love comedies, such as "Arlequin poli par l'amour" and "La Seconde surprise de l'amour"; illustrating the full scope and power of the spoken word, which supersedes spectacular effects (relegated here to a secondary position) throughout the plot, and which boots langage itself as the driving force of the play; and lastly, correlating that tale, in which the primacy of experience is consecrated and the unconditional faith in the human mind is validated, with philosophical reflections that contributed during that period to the dissemination of Locke's empiricism and led the way to the triumphant optimism of the Enlightenment. (Translation : Gilles Plante).
Inspirée du conte "Riquet à la houppe" de Charles Perrault, la comédie "Les Fées" de Jean-Antoine Romagnesi et Michel Procope-Couteaux a figuré au répertoire de la Comédie-Italienne pendant près de vingt ans à partir de 1736, année de sa création. Elle a été plusieurs fois imprimée et jouée à la Cour. Comment s'explique cette fortune exceptionnelle au regard des autres féeries dramatiques contemporaines, dont le succès, si éclatant fût-il, demeurait généralement sans lendemain ? Une analyse dramaturgique détaillée mettra à jour des éléments de réponse. En soulignant la manière "mêlée" de nos dramaturges, qui vont au-delà du merveilleux conventionnel pour inscrire leur pièce dans le sillage des comédies amoureuses de Marivaux, en particulier "Arlequin poli par l'amour" et "La Seconde surprise de l'amour" ; en démontrant l'action souterraine, ample et puissante de la parole, qui se substitue tout au long de l'intrigue aux effets spectaculaires (ici relégués au second plan), et qui fait du langage même la force motrice de la pièce ; en reliant enfin cette fable, où la primauté de l'expérience est consacrée et la foi inconditionnelle dans l'entendement humain attestée, aux réflexions philosophiques qui, à la même époque, contribuent à la propagation de l'empirisme de Locke et annoncent l'optimisme triomphant des Lumières.
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Dates et versions

hal-03872251 , version 1 (25-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03872251 , version 1

Citer

Nathalie Rizzoni. « 'Les Fées' de Romagnesi et Procope-Couteaux (1736) : entre Perrault et Marivaux ». Fééries. Études sur le conte merveilleux XVIIe-XIXe siècle , 2007, Le Conte, la scène, 4, pp.131-153. ⟨hal-03872251⟩
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