From “In-Yer-Face” to “In-Yer-Head”: Staging the Mind in Martin Crimp, Sarah Kane, and Anthony Neilson
Résumé
This chapter examines the emergence, in contemporary British drama, of a theatre no longer "in-yer-face" but, rather, "in-yer-head." It is argued that the human mind has become a new frontier on the late 20th / early 21st century stage, where our tendency to live inside our heads and the loneliness pandemic is explored in the socio-economic context of late-capitalist society as well as with regards to the increasing interest in the functioning of the brain and the psyche. Looking at the innovative dramatic forms and modalities of this postmodern "psychopoetics" of the stage obsessed with indeterminacy, instability and uncertainty, the author shows how the dramatic space has become a mental space. Three major plays - Martin Crimp’s Attempts on Her Life (1997), Sarah Kane’s 4.48 Psychosis (2000), and Anthony Neilson’s The Wonderful World of Dissocia (2004) - are examined using the concepts of absence and dissociation to suggest that the staging of vanishing female characters and their troubled mindscapes reflects the anxieties and traumas of our times.
Ni dans la stricte lignée du théâtre « in-yer-face » tel que l’a décrit Aleks Sierz, ni en rupture avec lui, depuis la fin des années 1990 la scène britannique a été marquée par l’émergence de ce que l’on pourrait appeler un théâtre « in-yer-head ». A travers une analyse de trois pièces majeures – Attempts on Her Life de Martin Crimp (1997), 4.48 Psychosis de Sarah Kane (2000) et The Wonderful World of Dissocia d’Anthony Neilson (2004) – ce chapitre s’intéresse à la manière dont la violence s’empare en effet de la psyché humaine comme nouvel espace du drame, phénomène qui reflète, d’une part, notre tendance à vivre dans nos têtes dans le contexte de nos sociétés capitalistes et individualistes et, d’autre part, un intérêt croissant pour le fonctionnement du cerveau, la maladie mentale et les troubles psychologiques. Les nouvelles formes et modalités dramatiques de cette « psychopoétique » de la scène sont étudiées à l’aune des concepts d’indétermination, d’instabilité et d’incertitude pour montrer la manière dont l’espace dramatique devient un espace mental où se jouent traumatismes, dissociations et disparitions autour de personnages féminins en souffrance dont les troubles et les absences parlent des angoisses de notre temps.