Wallace Stevens, une poétique du fini
Abstract
En contrepoint de la définition communément admise du modernisme comme esthétique de l’inachèvement, Wallace Stevens, une poétique du fini identifie un double mouvement de rejet de la clôture et de revendication du fini, qui passe par un surinvestissement chez Stevens de la matérialité du livre achevé. Après avoir abordé les premiers recueils à travers leur « condition textuelle » – ce qui permet d’observer un à un les derniers gestes du poète dans son travail de finition – l’ouvrage explore non plus la fin dans l’oeuvre, mais la fin de l’oeuvre : à la question Comment finir ? se substitue alors cette autre question, faussement simple, Où commence la fin ? Loin d’être une catégorie essentialisable, la poésie tardive apparaît dès lors comme une construction théâtralisée, un genre codifié en dialogue avec les grands maîtres du « style tardif » (Shakespeare, Yeats, Picasso) qui conduit à la nécessaire réévaluation du concept de dernière période dans les arts.
Préface de Bernard Noël.