La première Vie de Calderón fut écrite par son « meilleur ami » et éditeur Juan de Vera Tassis y Villarroel. Elle adopte une structure en deux parties qui associe d’une part la chronique factuelle centrée non sur l’intimité du poète mais sur la carrière de l’homme, et d’autre part l’exaltation d’une œuvre exceptionnelle. Cette forme hybride semble instaurer une scission entre le bios et l’œuvre poétique, de sorte qu’il est peu aisé d’y saisir un « mode d’être écrivain ». Nous souhaitons montrer que cette dualité répond à une volonté de vanter l’utilité politique et morale des comedias que Vera Tassis édite tout en présentant l’écriture comme un mystère qui échappe donc au récit de vie.