"Ligne, lignée, que pour ma part, j'ai interrompue" : la déliaison phrastique dans "D’amour" - Sorbonne Université
Book Sections Year : 2017

"Ligne, lignée, que pour ma part, j'ai interrompue" : la déliaison phrastique dans "D’amour"

Abstract

Récit de vies perdues, récit de morts violentes, D'amour est d'abord le récit d'un double deuil. Aussi, sur le plan lexical, la mort est-elle obsessionnelle dans le récit, avec plus de quatre-vingts occurrences du nom commun 2 ou du verbe apparenté 3. La mention est parfois réitérée au sein d'une même phrase, paragraphe ou chapitre (huit occurrences à la page 4 par exemple). Un sous-réseau regroupe par ailleurs les lexicalisations du suicide : se suicider, se tuer, se jeter sous un train. Il s'agit donc de dire, sur le mode du ressassement, la disparition d'êtres chers, « un beau petit patrimoine de morts » (p. 122), et de se libérer de la douleur par les mots. Le texte, comme tissage ou tissu, est l'expression même de ce travail de deuil, où la narratrice choisit résolument de « relier », d'abord par les mots, ce qui sépare : « J'ai entrepris leur histoire à tous les deux avec le sentiment que ce qui les sépare les relie encore davantage. » (p. 52).
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Dates and versions

hal-03959833 , version 1 (09-02-2023)

Identifiers

  • HAL Id : hal-03959833 , version 1

Cite

Narjoux Cécile, Sophie Jollin-Bertocchi. "Ligne, lignée, que pour ma part, j'ai interrompue" : la déliaison phrastique dans "D’amour". S. Bédrane, B. Blanckeman et B. Thibault dir. Danièle Sallenave : une écriture impliquée, une œuvre opiniâtre, Presses Sorbonne Nouvelle, 2017. ⟨hal-03959833⟩
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