Comment penser l’amitié royale à l’âge baroque ?
Résumé
Parmi les amitiés inégales, décriées par toute une tradition aristotélicienne, l’amitié royale occupe nécessairement une place singulière. À l’âge baroque, le roi cesse d’être conçu comme primus inter pares. Il s’impose comme un véritable souverain : une différence de nature et non plus seulement de degré le distingue de son entourage. Qui peut dès lors légitimement prétendre au titre d’« ami du roi » ? L’actualité politique des XVIe et XVIIe siècles en Europe, marquée par la domination des ministres-favoris, renouvelle l’intérêt porté à cette quaestio disputata. Des auteurs comme Bacon, Guez de Balzac puis les Scudéry tentent de dépasser l’aporie aristotélicienne et cherchent à concevoir la légitimité nouvelle acquise par l’amitié dite « inégale » dans la société du XVIIe siècle.