« "Oh my God ! They've killed… !" Le récit sériel entre autonomie et hétéronomie : conséquences du départ non planifié des acteurs »
Résumé
Cet article interroge les conséquences du départ prématuré des acteurs sur la production et la réception des séries télévisées, dans le contexte des nouveaux usages spectatoriaux : comment donner une motivation diégétique à une contrainte extradiégétique qui menace potentiellement l’autonomie du monde fictionnel ? Certaines séries anticipent d’emblée ces problèmes en proposant des formules narratives qui justifient des changements réguliers de casting (Doctor Who, Game of Thrones...). Mais la plupart du temps, les scénaristes sont obligés de s’adapter en cas de départ non planifié par la production. À travers l’étude de quelques exemples tirés de The Good Wife et de Downton Abbey, nous analyserons la manière dont la construction du récit et sa réception sont prises dans l’activité médiatique qui l’entoure, engendrant ce que Marie-France Chambat-Houillon nomme, à la suite de Jean-Marie Schaeffer, des « effets métaleptiques ». Nous pourrons ainsi nuancer la métaphore du récit comme monde et penser l’immersion fictionnelle à nouveaux frais, en renonçant à séparer nettement engagement émotionnel et distance réflexive.
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