Le sacrilège “réel” dans quelques fabliaux
Abstract
Focusing first on the 'reference', this article proposes an initial reading of three fabliaux
fabliaux (Le Chevalier qui fist sa fame confesse, L'Evesque qui beneï le con and Le Prestre qui dist la Passion) in terms of "effects of reality" (Roland Barthes) and to identify on this occasion the set of notations which, by referring to a sacred signifier (or in connection with the sacred), make it possible to construct a liturgical or sacramental framework that is 'credible' for the reader, giving the latter the illusion of reality. Starting with a second reading in terms of the 'effect of reality' (Nancy Freeman Regalado), this article then focuses on the circumstances that determine the existence of sacrilege in the space of fiction and the the perception of a deviation from the canonical and theological norm.The various processes of euphemisation, which can be found in each of the texts, ultimately make it possible to consider the way in which the fabliaux categorically reject any mimesis.
S’attachant tout d’abord à la « référence », cet article propose d’amorcer une première lecture de trois fabliaux (Le Chevalier qui fist sa fame confesse, L’Evesque qui beneï le con et Le Prestre qui dist la Passion) en terme d’« effets de réel » (Roland Barthes) et d’identifier à cette occasion l’ensemble des notations qui, en renvoyant à un signifié sacré (ou en lien avec le sacré), permettent de construire un cadre liturgique ou sacramentel « crédible » pour le lecteur, conférant à ce dernier l’illusion d’une réalité.
Amorçant une seconde lecture en termes d’« effet du réel » (Nancy Freeman Regalado), cet article s’attache ensuite aux circonstances déterminant l’existence du sacrilège dans l’espace de la fiction et à la perception d’un écart avec la norme canonique et théologique. Les divers procédés d’euphémisation, repérables dans chacun des textes, permettent in fine d’envisager la façon dont les fabliaux rejettent catégoriquement toute mimésis blasphématoire.