L’analyse d’interprète : une approche psycho-cognitive
Résumé
Du point de vue cognitif l’interprétation de la musique implique des processus hautement complexes qui font appel aux capacités l’être humain dans leur globalité (motricité, perception, émotions, mémoire, créativité, etc.). En particulier, dans la transmission de la musique écrite, l’interprète se situe dans une interface de symbolisation où l’intentionnalité du compositeur et le matériau compositionnel passent par le filtre d’une individualité artistique ; la partition, en tant est une représentation symbolique du son, ne saurait pas traduire la diversité d’aspects psycho-cognitifs sous-jacents à l’acte créateur du compositeur mais seulement tenter de les conceptualiser sous forme d’une notation musicale.
Dans le cadre de la musicologie de l’interprétation, l’approche analytique dite « d’interprète diffère de l’analyse musicologique aussi bien par ses objectifs que par les outils méthodologiques employés. Nous considérons qu’il n’y a pas une organisation formelle per se, mais une forme de hiérarchisation des éléments qui composent l’œuvre indissociablement liée à la forme expressive, à la signification que l’œuvre et ses composantes renferment aux yeux de l’interprète.
En résonance avec les contributions majeures que Márta Grabócz a réalisé dans le domaine de la narrativité en musique et plus particulièrement, avec ses travaux sur l’œuvre le Franz Liszt, cet article propose un réflexion sur la singularité de l’approche analytique dite d’ « interprète » à partir de la légende S. 175 n° 2 "Saint François de Paule marchant sur les flots".