En-Chanting Bodies: female performance in Broadway musicals, from Cabaret (1966) to Fun Home (2015)
En-chanter les corps: performances féminines dans le musical américain, de Cabaret (1966) à Fun Home (2015)
Résumé
This dissertation aims to show how female performances came to reflect, embody and propel the new politics and aesthetics of the Broadway musical, from the second half of the 1960s until today, between a deconstruction of the genre’s many enchantments and the emergence of new, more inclusive utopias. The analysis focuses on thirteen musicals that stage female incarnations of marginality, through which the genre’s ambiguities and capacity to blur the distinction between margins and center surface. Part 1 explores the process of disenchantment which contaminates female performances in the musicals of the 1960s and 1970s: this process of politicization does not simply bear witness to a feminist revolution within the genre of the musical but to a reconfiguration of the female body as an ambiguous body-spectacle. Part 2 navigates the 1980s and 1990s, showing that Stephen Sondheim’s introspective musicals’ coexistence with West End-imported “megamusicals” questions the opposite ways in which the female body seems to vanish from the Broadway stage. Part 3 focuses on contemporary musicals, from the end of the 1990s until 2015, which offer a more radical inclusion of female marginality, through the presence of queer and/or Black female protagonists. These musicals participate to dynamics of re-enchantment of the female body through powerful vocals and a “mooring” of the body within the space of the stage: by doing so, they allow for female interiority to take center stage.
Cette thèse vise à montrer en quoi les performances féminines sont le produit, le reflet et le déclencheur des nouveaux enjeux esthétiques et politiques qui transforment le musical américain à partir de la seconde moitié des années 1960, entre déconstruction des enchantements de l’âge d’or et émergence de nouvelles utopies inclusives. L’analyse s’articule autour de treize musicals présentant des personnages féminins à la marge, dont les performances font affleurer les ambiguïtés du genre et sa capacité à brouiller la frontière entre la marge et le centre. La première partie délimite le processus de désenchantement qui contamine la performance féminine des musicals dans les années 1960-1970 : la dimension politique de ces pièces n’est pas seulement le témoin d’une révolution féministe du genre, mais marque l’avènement d’un corps-spectacle aux ambiguïtés multiples. La deuxième partie se concentre sur les années 1980 et 1990, au cours desquelles la coexistence des musicals introspectifs de Stephen Sondheim avec les megamusicals importés de Grande-Bretagne constitue deux pôles qui font advenir une forme de disparition des corps féminins sur la scène de Broadway. Enfin, la troisième partie aborde les musicals plus contemporains de la fin des années 1990 jusqu’à 2015, qui constituent une inclusion plus franche de la marginalité féminine, à travers des corps féminins queer et/ou noirs. Reflets des nouvelles mobilités du corps féminin, ces musicals ré-enchantent le corps féminin par la puissance de la voix et un ancrage du corps sur la scène, précipitant ainsi l’avoir-lieu de l’intimité et de l’intériorité féminine.
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