The Scaffold and the Condemned’s Rostrum : moral and Politics in English and French Criminal Biographies, 1620-1830
La Tribune et l’Échafaud : morale et politique dans les biographies de criminels en Angleterre et en France, 1620-1830
Résumé
This study focuses on criminal biographies, one of the much-printed forms of criminal literature which developed in the early modern England and France. These texts are marked by moral and political ambivalence. Despite their proclaimed prescriptive aims, they make the most of the very sensational topic of crime. Furthermore, the depiction of criminals is politically problematic. Instead of presenting them as bad examples, underlining the way they are defeated by the authority they defy, they are often romanticized and thus a crime pantheon is built. This study seeks to reassess the ideological ambiguities of criminal biographies, at the crossroads of historical, journalistic, and novelistic discourses, taking into account some features of early modern literature, notably the systematic moral purpose and the blurred distinction between fact and fiction. This change of perspective leads us to re-evaluate the biographies’ potential in transgressing. Rather than lying in the romanticization of the outlaws, these seem to lie in the way some texts link the outlaws’ lives with some social and political debates of the time.
Cette étude s’intéresse aux biographies de criminels, l’un des nombreux imprimés sur le crime qui se développent au cours de l’époque moderne en Angleterre et en France. Ces dernières sont travaillées par des tensions morale et politique. Elles revendiquent un dessein didactique tout en exploitant volontiers le sensationnel de leur sujet. De même, la représentation de criminels est équivoque politiquement. Plutôt que de faire des hors-la-loi des repoussoirs et de souligner la manière dont ils sont écrasés par le pouvoir qu’ils ont défié, les textes les glorifient souvent et construisent un panthéon du crime. Cette thèse propose de réévaluer les ambiguïtés idéologiques de ces textes au croisement des discours historique, journalistique et romanesque en prenant en considération certains traits de l’écriture moderne comme l’ambition morale généralisée ou le flottement de la distinction entre fait et fiction. Cette remise en perspective conduit à repenser les potentialités subversives de ces textes qui semblent en fait moins résider dans l’héroïsation des criminels que dans l’articulation entre leur parcours et des questions sociales et politiques spécifiques au temps.