La croissance biologique génère des contraintes mécaniques qui contribuent à façonner la forme des tissus, des organes et des organismes vivants. En raison de l’extrême complexité des phénomènes de croissance biologique, il est en général impossible de prédire ces formes. Dans certains cas géométriquement simples, par exemple des tissus biologiques minces en croissance quasi-planaire tels que des feuilles, les lois de la mécanique contraignent les formes possibles. Toutefois, l’espace des formes atteignables reste particulièrement vaste. Dans ce compte-rendu, nous nous intéressons au cas particulier des pointes en croissance, que nous décrivons dans le cadre de la théorie de la morpho-élasticité et de la poro-élasticité non-linéaire, et qui partage des similarités frappantes avec deux sujets d’étude classiques en physique : la croissance dendritique et la digitation visqueuse. Les outils de l’analyse complexe sont mobilisés pour montrer qu’une parabole en croissance homogène est stable et ne développe pas de contrainte mécanique. En revanche, la forme de la pointe est fortement affectée par les perturbations du champ de croissance.