Poétiques du scandale sur la scène britannique contemporaine
Abstract
Résultat du concours de forces apolliniennes donc épiphaniques et de forces dionysiaques et souterraines, le théâtre, lieu de renversements, a vocation à donner à voir (thea signifie la vue) ce qui ne s'exhibe pas naturellement. Parce que « c'est le travail de l'artiste d'être brutal. Préserver la brutalité, voilà ce qui est difficile » 1 , le théâtre place des obstacles (skandalon) sur la route du spectateur-il scandalise donc le spectateur-qui trébuche (se scandalise). Le scandale, quant à lui, mène à l'esclandre (également associé à au latin scandere/monter, gravir, de scala, l'échelle) jusqu'au point où la limite du supportable est franchie)-l'esclandre est donc le point de rupture où le « faire scandale » se met en signes-et on perçoit bien à quel point le scandale a partie liée, presque ontologiquement, avec le théâtre et déplace le spectacle du centre (le théâtre) vers la périphérie (la rue, la presse, les réseaux sociaux). Du point de vue de la réception, le scandale, à la fois mortifère et redynamisant, menace soit de vider ou de fermer les salles soit, au contraire, de les remplir. Il s'inscrit donc en équilibre entre ce qui repousse-l'abject-mais qui néanmoins attire. Il est donc toujours double, puisqu'il conjugue le scandale de la chose abjecte en soi (ce qui fait scandale) mais aussi le scandale de l'attirance qu'on éprouve pour l'abject et qui souvent conduit tout droit à l'esclandre ou au « faire un scandale » exorcisant.
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