LE FUTUR DANS LES LANGUES ANCIENNES : TEMPS, ASPECT, MODALITE ?
Résumé
Nous montrerons que la définition de futur comme un opérateur TAM (tempsaspect-modalités) s'adapte tout particulièrement aux langues anciennes, notamment au latin et au grec. D'un point de vue morphologique, en latin, le futur partage des formes avec le subjonctif, en accord avec la relation stricte entre le subjonctif et le futur que la grammaire comparée montre dans plusieurs langues. Du point de vue de l'analyse sémantique, le futur est non vérifiable, non vériconditionnel, il exprime une prédication ouverte vers des mondes possibles, mais envisagée d'une manière différente selon les modes auxquels ce temps est associé, qui sont tout à fait significatifs pour reconnaître les nuances sémantiques véhiculées. La gamme des valeurs sémantico-pragmatiques que le futur peut revêtir est ainsi très vaste : elle s'étend d'une réalisation jugée comme probable ou presque certaine, à l'indicatif, alors qu'elle véhicule une nuance de possibilité dans les emplois potentiels, jusqu'à exprimer la valeur d'éloignement, et parfois d'atténuation dans certains emplois du futur II et au mode impératif. Ce mode au futur se prête ainsi à des fonctions pragmatiques très différentes entre elles, exprimant d'une part l'injonction dans les textes de loi et véhiculant de l'autre une nuance d'atténuation avec, souvent, des effets de politesse. Au participe, le futur est lié à d'autres modalités (intention, volonté, destin, etc.). En ce qui concerne l'aspect temporel, le rôle du locuteur semblerait différemment impliqué dans le futur du passé et dans le futur simple.
Domaines
Linguistique
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