Le biologiste Charles Nicolle (1866-1936), prix Nobel de médecine 1928 pour ses travaux sur le typhus, fait ici l’objet d’une analyse détaillée en tant que figure représentative du dialogue entre littérature et science dans la première moitié du XXe siècle. Savant lettré, ayant renoncé avec regrets à une carrière d’écrivain tout en se consacrant à la littérature en marge de ses recherches médicales, Charles Nicolle trouve dans sa correspondance avec l’écrivain Georges Duhamel le lieu de cet approfondissement des échanges entre recherche scientifique et création littéraire qu’il appelle de ses vœux. Il réfléchit surtout à la question de l’imagination créatrice dans le domaine des sciences du vivant en mettant en avant les qualités poétiques de ces « inventeurs » de la lignée pastorienne, dans les rangs desquels il se situe lui-même.