« La forêt dans El valle de las gigantas (2000) de Gustavo Martín Garzo : paradis perdu à la lisière de l’utopie et de la dystopie ? », p. 50-68, in Crémaux-Bouche, David et Florentin, Lidia (coord.), Narradoc, N°1 « Utopie et Dystopie dans la littérature espagnole contemporaine », mis en ligne sur narrativaplus.org (NEC+), Juin 2024. http://narrativaplus.org/Narradoc1/La-foret-dans-El-valle-de-las-gigantas-de- Gustavo-Martin-Garzo-BASTARD.pdf
Abstract
Este artículo se interesa por los conceptos de utopía y distopía en la ficción española contemporánea, más concretamente a través del análisis de la novela El valle de las gigantas (2000) de Gustavo Martín Garzo. Sin situarse a primera vista dentro de los marcos utópicos y distópicos, la escritura juega con las características de ambos géneros literarios y plantea otra perspectiva: la del linde. El bosque, epicentro de este imaginario novelesco, se asemeja a un paraíso perdido y, para retomar la etimología de la utopía (ou-topos), a un lugar de ninguna parte en el que residen todos los encantos y desencantos. En la estela de Utopía de Tomás Moro y de los relatos de aventuras fantasiosas, la experiencia fantástica del Valle de las gigantas permite también una reflexión política sobre la guerra civil, sus albores y la derrota republicana. A la orilla de la realidad, el relato de Héctor a su nieto Lázaro se enmarca en una transmisión que entreteje memoria e Historia. Se trata entonces de volver a considerar el bosque como un lugar distinto a la vez utópico y distópico en el que palpitan todas las pasiones humanas.
Cet article s’intéresse aux notions d’utopie et de dystopie dans la fiction espagnole contemporaine, plus particulièrement à travers l’analyse du roman El valle de las gigantas (2000) de Gustavo Martín Garzo. Sans s’inscrire de prime abord dans les genres utopiques et dystopiques, l’écriture joue avec les caractéristiques de ces deux genres littéraires à partir d’un prisme différent : celui de la lisière. La forêt, épicentre de cet imaginaire romanesque, s’apparente à un paradis perdu et, pour reprendre l’étymologie de l’utopie (ou-topos) à un nulle-part, lieu de tous les enchantements et désenchantements. Dans la lignée de L’Utopie de Thomas More et des récits d’aventures fantaisistes, l’expérience fantastique de la Vallée des géantes permet aussi une réflexion politique sur la Guerre d’Espagne, ses prémices et la défaite républicaine. À l’orée du réel, le récit d’Héctor à son petit-fils Lázaro relève d’une transmission mêlant mémoire et Histoire. Il s’agit alors de reconsidérer la forêt comme un ailleurs utopique et dystopique où palpitent toutes les passions humaines.